“Mais pourquoi recruter des gamines, des filles d’à peine 18 ans ?” demande la présidente du tribunal correctionnel de Marseille. Dans le box, Madhi Dachar, 32 ans, secoue la tête : “C’est le hasard, j’étais pas à la chasse, Mme le juge.”
Au premier rang, Julie, 26 ans, Hanane, 22 ans, Alisson, 23 ans, Karima, 24 ans, baissent la tête. Soumia n’est pas venue : elle va bientôt accoucher. Marlène non plus : elle est à l’hôpital psychiatrique. (…)
“J’étais payé 7 000 € par fille” reconnaît Dachar, originaire de Valence, qui se cachait alors entre Montpellier, Nice et Saint-Domingue, pour fuir une enquête pour tentative d’assassinat : il passe bientôt aux assises.
C’est pour lui que Julie a convoyé “entre cinq et dix kilos”, et proposé de continuer : “J’étais jalouse, pour pas qu’il recrute d’autres filles, j’avais décidé d’y retourner.” (…)
Dans le box, Samir Bouselouguia, 28 ans, ricane
Recherché pour assassinat, il se cachait alors à Montpellier. “J’étais pas en cavale, j’étais en fuite” reprend-il en corrigeant la présidente. “La cavale, c’est quand on s’est d’abord évadé.”
Il a depuis écopé de 15 ans de réclusion criminelle, pour avoir tué un adolescent de 16 ans en tirant sur un rival en affaires. Pour la cocaïne, il reconnaît du bout des lèvres avoir “présenté une fille à un garçon”.
Les dépositions des filles ? “Des mensonges.” Les écoutes ? “J’étais en fuite pendant sept ans, j’ai jamais eu de portable.” La présidente hausse le ton. “C’est très mauvais pour le cœur de s’énerver, Madame ! Vous me traitez comme un coupable !” (…)
Midi Libre
