Doit-on penser, au vu de la tradition islamique, que la doctrine islamiste est une déviance de l’islam et, de ce fait, considérer que les terroristes islamistes, par leurs actions, sont en contradiction flagrante avec le contenu des textes qu’ils considèrent comme sacrés, ou alors sont-ils des croyants dévoués appliquant à la lettre les enseignements de leur religion ?
Pour apporter une réponse claire à ces interrogations, un regard rétrospectif sur l’idéologie islamique primitive et traditionnelle s’avère nécessaire. Regard qui, tout en permettant de savoir si l’islam authentique prône la violence, ou s’il la désapprouve, ne devra pas se limiter aux seuls textes coraniques, mais nécessitera également de s’appuyer sur un vaste corpus de traditions attribuées à Mahomet. Car les idées fortes qui caractérisent l’idéologie musulmane classique, et dont les islamistes se sont toujours fait écho, n’ont pas été tirées exclusivement du Coran.
(…) Mais en réalité, le Coran est une authentique compilation d’idées religieuses variée issues d’autres croyances (zoroastriennes, chrétiennes, juives, etc.)
et d’un ensemble de textes théologiques fondés sur une série de prescriptions dogmatiques au contenu juridique appartenant aux sociétés arabiques du Moyen-Âge. L’islam s’est approprié des chroniques des mythologies arabes et persanes préislamiques.
Lors de sa gestation et pendant ses conquêtes expansionnistes, l’islam s’est aussi imprégné des cultures, pratiques, us et coutumes des sociétés hindoues, manichéennes et autres polythéistes. (…)
Chaque fois que Mahomet était confronté à un nouveau problème, il n’hésitait pas à modifier ce qu’il avait, dans un premier temps, proclamé publiquement comme étant une révélation divine pour la remplacer par une nouvelle.
Cela lui permettait de s’adapter à toute nouvelle situation.
Modifications qu’il attribuait toujours à Allah. Pour exemple, le changement de la direction vers laquelle les musulmans devaient désormais se tourner pour prier, qu’il fait passer de Jérusalem à La Mecque. (…)
Après la mort de Mahomet, les premiers califes ont continué ce que lui-même avait commencé : abroger les passages de leurs textes sacrés qui étaient en contradiction avec l’intérêt général de leur communauté, voire même avec des intérêts particuliers ou personnels.