Mercredi, Jean-Paul Garraud, député UMP de Gironde, faisait remarquer qu’il y avait selon lui “un vrai problème” avec le portrait officiel de François Hollande, réalisé par Raymond Depardon et dévoilé lundi par l’Élysée.
[…] Raphaël Delpard, auteur de “La fabuleuse histoire du drapeau français“ (éditions Quai de Seine), que nous avons joint ce jeudi par téléphone; estime que Jean-Paul Garraud a “tout à fait raison”.“Sur le drapeau apposé sur le mur de l’Elysée, le bleu, le blanc et le rouge sont à la verticale. Si on le met droit, les couleurs sont en long : ce n’est pas le drapeau français, c’est le drapeau hollandais !”
“Tel que ce drapeau est présenté, c’est le drapeau hollandais.”
“C’est d’autant plus surprenant que le ministère de l’Intérieur a édité une brochure pour établir les règles en la matière”
Deux de ces règles sont brisées sur ce portrait selon lui :
– “le drapeau ne doit pas être posé à plat, sur un bâtiment ou le sol, mais doit flotter“. Or les deux drapeaux longent le bâtiment de haut en bas.
– “le drapeau doit être attaché à son support dans le sens vertical“. Or, il l’est de façon horizontale sur le portrait.
Les règles de cette brochure sont basées sur les coutumes et les usages. En effet, aucun texte législatif ou réglementaire ne fixe les règles de pavoisement du drapeau tricolore, comme l’a précisé Nicolas Sarkozy en 2007, alors qu’il était ministre de l’Intérieur.
En revanche, le pavoisement du drapeau européen est, lui, réglementé.
Dans une circulaire datant du 4 mai 1963, confirmée ensuite par un décret, les ministères de la Défense et de l’Intérieur indiquent que “le pavoisement des édifices aux couleurs de l’Europe est possible […] à condition que le drapeau européen soit placé à droite du drapeau français (donc vu à gauche de celui-ci en regardant l’édifice public)”. Sur le portrait, si l’on regarde vers le bâtiment, le drapeau européen est à droite, ce qui va à l’encontre de la loi.
Il est même possible que deux autres usages de ladite brochure n’aient pas été respectés :
– Les drapeaux ne doivent pas toucher le sol. Sur le portrait ils semblent terminer leur chute sur les escaliers au pied des bâtiments. S’il est difficile de distinguer précisément les éléments à cet endroit de la photo, la visite virtuelle du parc de l’Élysée confirme que des escaliers longent le bâtiment duquel pendent les deux drapeaux.
– Si un drapeau flotte sur le toit de l’Élysée 24 heures sur 24, un deuxième doit lui être joint lorsque le chef de l’État est présent dans l’enceinte. On ne distingue pourtant qu’un seul drapeau sur le toit, mais le deuxième est peut-être caché par la tête de François Hollande ou la végétation sur la droite du cliché […]
Sud-Ouest