(…) Sachant qu’à Villeurbanne comme à Toulouse et ailleurs, ce sont des “jeunes d’origine maghrébine” qui s’en prennent à des juifs en raison de leur religion, le silence des responsables politiques et religieux de cette communauté est troublant, voire dérangeant.
A deux exceptions près. Le lundi 4 juin, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a condamné, par la voix de M. Dalil Boubakeur, “avec la plus grande vigueur, les actes d’agression antisémites”. Le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne, M. Azzedine Gaci, a lui aussi condamné “avec la plus grande fermeté ces actes odieux quels qu’en soient les auteurs ou les mobiles”.
Mais pourquoi ces seules réactions? Où est “l’indignation” qui se portait si bien ces temps derniers? Où sont passés tous ceux qui, le 25 mars, au lendemain de la tuerie de Toulouse, participaient à la marche silencieuse dans les rues de Paris avec des panneaux proclamant curieusement: “Chalom (en hébreu)/paix”, “Laïcité”, “Immigration”? Où sont les organisations musulmanes qui manifestaient également le 15 avril dernier “contre l’islam radical”? Elles étaient une trentaine, et même si elles n’ont rassemblé que deux cents personnes, c’était une première dont on pouvait se féliciter. Y participaient, “entre autres”, la Conférence des imams (que préside le courageux imam Hassan Chalgoumy de Drancy), l’Institut des peuples, l’Association des anciens combattants des Français musulmans et l’association Changeons de regard, qui invitaient “tous les Français à se réunir autour de valeurs communes, autour de la France laïque, une et indivisible”.
Quand dix “jeunes d’origine maghrébine” agressent trois jeunes parce qu’ils sont coiffés d’une kippa, ces organisations n’ont plus rien à dire? Pourtant, c’était le moment.
Leurs réactions indignées, de même que celles de SOS racisme, du MRAP, et de la LDH, des associations des musulmans de Villeurbanne, eussent été les bienvenues. (…)