(…) Pour ces élections législatives, le PS présentait 27 candidats de la diversité contre 18 en 2007 –seule George Pau-Langevin, députée sortante qui brigue un nouveau mandat, avait été élue. Sur les 27, une dizaine avait des chances de gagner. Parmi eux, Seybah Dagoma à Paris et Malek Boutih dans l’Essonne, assure Christophe Borgel, secrétaire nationale du parti aux élections.
La diversité fera donc, en petit nombre encore, son entrée à l’Assemblée nationale. Elle cherchera vite, du moins peut-on le supposer, à se fondre dans la masse, à apparaître le plus «normal» possible. Ce qu’elle est. Ce mouvement d’ouverture aux banlieues et à des individus porteurs d’histoires et d’origines témoins de l’histoire de France, devrait se poursuivre après les législatives lors de la composition des cabinets ministériels.
Il faut dire qu’avec la diversité, le Parti socialiste s’est longtemps levé du pied gauche. Et cela remonte à loin, quand le mot, apparu au début des années 2000, n’existait pas encore. L’égalitarisme, l’internationalisme, l’unité de la classe ouvrière,
autrement dit ses valeurs, son programme, du moins en théorie, lui interdisent de considérer de trop près ce qui saute pourtant aux yeux dès l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981: la fracture ethnique. (…)
Le problème, pour le PS, est donc sociétal –ce qu’il est en effet, mais pas seulement– et non politique – ce qu’il est pourtant aussi. SOS Racisme est né, rejoint une vingtaine d’années plus tard par Ni Putes Ni Soumises. Associatif tu es, associatif tu resteras. L’«assoce»: la grande affaire des «d’origine», le placard citoyen où Solférino enferme le «9-3» et ses petits frères de banlieue.
C’est pratique pour tout le monde: les huiles du PS tiennent à distance les Beurs des banlieues, lesquels s’organisent en réseaux d’aides en tout genre, dans des territoires qui deviendront en quelque sorte les leurs. (…)