Raphaëlle Bacqué, qui co-signe avec Ariane Chemin un récit-enquête très médiatique sur Les Strauss-Kahn, paru le 8 juin chez Albin Michel, a décrypté pour nous la stratégie de communication du couple et nous a expliqué de quelle façon Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair étaient passés, en quelques années, de la couverture de Paris Match à la communication de crise. (…)
Comment élaborent-ils une stratégie médiatique aussi bien ficelée ? Qui les conseille ?
A partir des années 2000, sont arrivés dans le sillage de DSK plusieurs stratèges de la communication. Le patron de l’agence mondiale de lobbying Euro RSCG Stéphane Fouks par exemple, Ramzi Khiroun ou encore Gilles Finchelstein vont prendre en charge la communication de Dominique Strauss-Kahn mais aussi au besoin celle du couple.
Lorsqu’au lendemain de l’affaire Piroshka Nagy, dans son blog, Anne Sinclair écrit “Nous nous aimons comme au premier jour”, la phrase a été rédigée par un communiquant.
C’est tout de même très rare qu’un expert prenne en charge des aspects aussi personnels. C’est tout aussi rare de voir un responsable politique de si haut niveau aussi lié à une agence de communication au point que ses principaux conseillers en soient les salariés. (…)
DSK n’aime pas qu’on lui fasse des remarques sur sa vie privée. Dans son cabinet, on sait qu’il ne faut pas lui en parler. Stéphane Boujnah et Alain Bauer ont tenté de l’alerter sur l’incompatibilité qu’il pouvait y avoir entre son ambition de diriger une grande institution internationale ou d’accéder à la présidence de la république française et une absence de discipline personnelle, un libertinage, des fréquentations qui peuvent vous rendre vulnérable, faire de vous la proie de maîtres chanteurs. Cela s’est terminé en dispute.
Les plus proches alliés politiques comme Jean-Christophe Cambadélis ou Jean-Marie Le Guen, mais aussi comme les barons socialistes qui avaient vent de multiples rumeurs, ne disaient pas un mot car ils espéraient pour eux-mêmes des bénéfices ou des prébendes. (…)