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Slogans antisémites, profanations de lieux de culte, propos homophobes, racisme anti-Noirs… Le subtil mélange de tolérance et de modération qui cimentait la mosaïque tunisienne est menacé.
«Aucun de nous ne sortira indemne de ce jeu identitaire et religieux ! Le vivre-ensemble est en danger », déplore Habib, ancien militant des droits de l’homme, inquiet de la remise en question de la diversité en Tunisie. À l’élan de solidarité qui a immédiatement suivi la révolution se sont substitués des discours axés sur l’identité arabo-musulmane, cheval de bataille des partis islamistes et nationalistes lors de la campagne pour l’élection de la Constituante.

Depuis, une sévère crise socioéconomique a provoqué un repli sur soi, aussi inattendu que rapide, qui a inévitablement conduit à une stigmatisation des minorités, désormais sur le qui-vive. Slogans antisémites, profanations de lieux de culte, propos homophobes, racisme anti-Noirs…

Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), observe qu’« il y a depuis quelques mois une accumulation d’incidents inquiétants ». (…)

La problématique identitaire n’a pas qu’une connotation religieuse.
Les Berbères aussi expriment leurs craintes face à la percée des islamistes, qui affirment, à l’instar de Rached Ghannouchi : « Nous sommes arabes et notre langue c’est la langue arabe ! »
Les Amazighs, premiers autochtones de la région, s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une position intolérante et réactionnaire. Rassemblés au sein de la toute récente Association tunisienne de culture amazigh (ATCM),
ils rappellent que, « malgré des siècles de génocide culturel, il subsiste, aujourd’hui encore, des Tunisiens de souche amazigh, dont environ 100 000 locuteurs.
Ceux-là ne sont certainement pas des Arabes, et leur langue n’est pas l’arabe ». « Il faut assurer la survivance de ce patrimoine en le protégeant par des lois », insiste Khadija Saïdane, présidente de l’association. (…)

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