L’Algérie compterait environ 100 000 migrants subsahariens sur son sol. Ceux-ci essaient de survivre malgré le refus des autorités de prendre en compte leur présence et le racisme ambiant.
Un Noir travaillant dans une cafétéria est une chose impensable ici. Les Algériens mènent la vie dure aux subsahariens.
Algérie, terre d’émigration. On connaît ses harragas, ces jeunes qui cherchent à émigrer en Europe. On sait moins que ce pays est aussi une terre d’immigration. En toute discrétion, au moins 100 000 Africains subsahariens y vivraient, pour certains depuis des années. […]
«On évite beaucoup d’endroits dans le centre d’Alger. On se cache, on descend au terminus des bus. Quand on passe dans la rue, les gens nous insultent. Ils nous traitent de kalouch» (noiraud, ndlr). Certains ont même commencé à nous jeter des pierres.» déclare Chris un Ivoirien. […]
En Algérie, l’État est le grand absent de la question des migrants. Officiellement, c’est lui qui doit gérer les demandeurs d’asile et le HCR s’occuper des réfugiés. En pratique, le bureau algérien pour les réfugiés et apatrides (Bapra) en est à ses tous débuts. Pour avoir un statut légal, beaucoup de migrants font donc une demande d’asile au HCR.
Pendant les six mois d’examen de la demande, ils bénéficient ainsi d’un sauf-conduit. Mais, quand bien même ils seraient considérés comme réfugiés (5 % des demandes sont acceptées), «l’Algérie a signé la convention de Genève mais en pratique, elle ne la respecte pas. Elle ne reconnaît que les réfugiés sahraouis et considère tous les autres, même reconnus par le HCR, comme irrégulier», soupire Vanessa Moya Aliaga, administratrice associée d’éligibilité au HCR en Algérie. […]
Témoignage chrétien (Merci à Denfer)