En plein Euro de foot, l’association Human Rights Watch vient juste de publier un rapport de 150 pages sur les conditions de travail des ouvriers pour l’essentiel immigrés qui oeuvrent à la construction du paradis artificiel et footballistique qui doit accueillir la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Si les investissements financiers sont estimés à 160 milliards de dollars, impossible d’évaluer le coût humain de ce projet pharaonique dont le riche émirat pétrolier se soucie fort peu. (…)
Dans un rapport de 146 pages, l’association examine les systèmes de recrutement et d’emploi, véritable source d’exploitation de ces ouvriers venus pour la plupart d’Asie du Sud-Est. Pas question de faire trimer un qatari.
Confiscation des passeports, contrôle abusif des travailleurs, restriction au droit du travail (difficile de quitter son emploi), sans compter les obstacles à la communication des plaintes auprès des services gouvernementaux, salaires impayés, retenues salariales illégales, campements de travail insalubres et surpeuplés.
Human Rights Watch a constaté que le Qatar, érigé dans nos contrées en bienfaiteur médiatico-footballistique, possède l’un des codes du travail les plus restrictifs : impossible de changer d’emploi sans l’autorisation de son employeur -une clause de non-concurrence pour les ouvriers exploités, il fallait y penser-.
Même chose pour quitter le pays, le travailleur doit obtenir un « permis » de son employeur.
La nuance avec la notion de travail forcé n’est pas très grande.