On imagine Philippe Marini très concerné par l’entre-deux-tours des législatives, l’avenir de l’UMP et dans l’immédiat de ses députés. Très conscient de l’intérêt grandissant pour le FN des électeurs de droite, et des débats à la tête de son parti sur l’attitude à adopter à l’égard de la formation d’extrême-droite. Bref, un bon mètre-étalon des préoccupations moyennes de tout cadre ou militant UMP, actuellement. Interrogé, donc, par les journalistes de Public Sénat sur le cas de Roland Chassain –candidat de l’ex-parti présidentiel se désistant en faveur du FN pour le deuxième tour des législatives– il livre cet étonnant raisonnement en plusieurs étapes.
Premièrement: «Il appartient [à Roland Chassain] d’apprécier l’état d’esprit de ses électeurs et le climat de sa circonscription.» Marini, «décentralisateur», refuse de le juger. Pendant ce temps, Jean-François Copé, chef jusqu’à preuve du contraire de l’UMP, a officiellement condamné les alliances de ce type (c’est le sens du ni-ni) et enclenché la procédure d’exclusion de Chassain. Y a-t-il encore une ligne politique unique et partagée à l’UMP? Mystère. En attendant, la position de Marini est absolument explicite:
l’attitude à avoir face au FN n’est pas ou plus une question de principe, mais d’observation du terrain, au coup par coup. En clair, la digue mentale a déjà cédé. (…)