(…) Est-ce que la situation sociale est explosive ?
« Dans l’un de mes livres, j’évoque une anecdote. Je décris un homme qui fouillait dans une poubelle, la nuit, sa lampe torche entre les dents. Lorsqu’il m’a entendu arriver, il s’est retourné et m’a braqué le faisceau lumineux dans les yeux. Cet événement a été, pour moi, le déclencheur pour écrire. Je lis cette ville d’Athènes aussi à travers des slogans qui ornent la quasi-totalité des murs. Ceux des fascistes d’Aube dorée sont très présents. Et d’autres slogans antifascistes y répondent. Près de chez moi, j’ai vu aussi des graffitis menaçants rédigés par des Syriens. La bipolarisation de la vie politique se radicalise par les extrêmes. Alors, oui, il y a danger. »
La faute à qui ?
« Cette politique d’austérité imposée par l’Europe empêche notre économie de se relever. Il est urgent de relancer notre économie, car plus rien ne fonctionne. Les décisions ne sont plus prises au niveau national. Les Grecs se sentent dépossédés de leur pays. Assez généralement, ils rejettent l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui. »
Les immigrés, nombreux, sont pris pour cible. Le racisme monte. Quelle est la solution ?
« Cette situation est due au traité de Dublin qui empêche les immigrés de quitter la Grèce pour aller ailleurs en Europe une fois qu’ils sont rentrés sur notre territoire. L’immigration en Grèce est un problème européen, pas un problème grec. Il faut une solution européenne mais les hommes politiques n’agissent pas dans ce sens. Ils préfèrent droitiser leur discours et stigmatiser. Le résultat, c’est que la partie pourrait se jouer dans la rue, le parti Aube dorée l’a bien compris. »
Le Républicain Lorrain