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En Europe, les grandes familles se sont succédées pour mettre en commun leurs ressources et étendre leurs entreprises familiales, aidées par les institutions légales, ce qui leurs a permis de se développer avant d’avoir accès à des marchés financiers efficients. Cela est impossible en Chine, où les institutions ne sont pas fiables et où la politique de l’enfant unique empêche les familles chinoises de s’agrandir. Difficile alors de fonder un business familial prospère quand on n’a ni frère, ni sœur, ni cousin.

Ainsi, comment ces familles chinoises peuvent-elles répondre à leur désir d’expansion ? La structure bancaire chinoise étant encore trop fragile, le chemin reste long avant d’arriver à un marché financier sophistiqué et bien développé en Chine. Les familles chinoises n’ont donc d’autre choix que de s’unir en agglomérats de différentes familles. Le même phénomène s’était produit pour les familles juives et diverses tribus qui, pour une raison ou pour une autre, étaient discriminées, dans des pays n’ayant pas de structure légale fiable.

Dans le cas des chinois, une solution a été trouvée pour combler leur soif d’expansion : l’Afrique. L’Afrique est perçue comme l’échappatoire idéale pour ces millions de chinois qui veulent fuir la dégradation environnementale et l’impact négatif de la politique de l’enfant unique. La faiblesse des autorités africaines dominées par des systèmes de gouvernance héréditaire (tribus, groupes ethniques, communautés religieuses) rendent l’implantation de ces agglomérats de familles plus facile qu’ailleurs.

Déjà plus d’un million d’entrepreneurs chinois et de travailleurs immigrés se sont installés en Afrique où ils accompagnent les grands groupes, investissent dans de nombreux projets de développement, et continuent de former des ensembles de petits business à travers le continent. Malgré tous leurs efforts, les investissements de ces chinois sont insuffisants pour réellement booster l’industrie du fait de la petite taille de ces investisseurs.

D’après des statistiques officielles, ce sont les chinois en provenance de la région du Fujian qui auront le plus de succès en Afrique : avantagés car présents sur le marché chinois et taiwanais dont ils perçoivent les investissements, ils ont été les plus efficaces dans l’établissement d’un réseau de migration entre les deux continents.

Le dilemme qui s’impose aux entreprises chinoises est donc réel et pressant. Bien que la situation économique et géopolitique pousse les chinois à venir massivement en Afrique, les raisons démographiques sont les plus pressantes. C’est pourquoi, la Chine a besoin de l’Afrique, non pas pour prospérer, mais simplement pour survivre.

Pour la Chine, l’Afrique n’est pas une future colonie (on imagine mal les chinois chercher à imposer leur culture à des africains sans méfiance, comme ont pu le faire les peuples occidentaux), mais l’unique terre promise pour perpétrer leur business.

Afriquinfos

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