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Vincent Peillon ne serait «pas hostile» à l’introduction d’une dose de contrôle continu. Le président du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) estime que malgré ses défauts, le baccalauréat reste un diplôme plutôt fiable.
Inefficace et cher: tel est le verdict qui tombe chaque année, quand l’actualité se penche à nouveau sur le dernier grand rite de passage de la France contemporaine, le baccalauréat. De 90 à 100 millions d’euros pour la session 2009, et 8% de l’année scolaire des enseignants utilisés pour l’organisation de l’examen. Ajoutons à cela un jeu d’options qui permet d’obtenir le précieux diplôme sans forcément maîtriser la matière principale de la filière choisie, et un taux de réussite, 86% la première année et plus de 95% la deuxième, qui achève de décrédibiliser le joyau de la scolarité française. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’un sondage paru dimanche dans Sud-Ouest fasse apparaître que 85% des Français seraient pour l’introduction d’une part de contrôle continu dans les épreuves du baccalauréat. Pourtant, les professeurs y sont majoritairement opposés. Parce que le débat porte sur davantage que les seules épreuves du bac.
En 2005, François Fillon, ministre de l’Éducation nationale de Jacques Chirac, avait inclus dans sa loi d’orientation l’introduction d’une part de contrôle continu à côté des épreuves nationales du baccalauréat. Bien mal lui en prit. Les manifestations des lycéens l’obligèrent à reculer sur ce point pour sauver sa loi. Aujourd’hui, 80 % des 15-24 ans sont pour, une proportion un peu plus faible que parmi les autres tranches d’âge. Ce qui laisse à penser que, l’opinion publique ayant largement évolué sur ces questions, Vincent Peillon ne prend que peu de risques en déclarant cette semaine sur BFMTV qu’il n’est «pas hostile» à cette idée qui «fera partie des discussions» de cet été. (…)
Le sociologue Michel Fize publiait lundi dans Libération une tribune en faveur du contrôle continu. Mais son idée, qui rejoint celle de nombre de tenants de ce mode d’évaluation, est que le contrôle continu impliquerait une modification des méthodes d’apprentissage, en amont, en obligeant à passer des savoirs aux «compétences», les «savoir-faire» et «savoir-être» de l’élève.
Les opposants au contrôle continu de pointer le fait que, si le bac n’est plus tout à fait un diplôme national, les établissements supérieurs, plus encore qu’aujourd’hui, regarderont où il a été passé. Et malheur aux élèves méritants égarés dans un mauvais lycée: leur diplôme fera toujours l’objet d’un soupçon.
Le Figaro

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