Pendant cinq ans, la gauche a accusé Nicolas Sarkozy de casser le service public, à coup de suppressions de postes, de fermetures de petits tribunaux et autres services locaux. Mais pour tenir ses objectifs de baisse de déficits publics, le gouvernement Ayrault s’apprête à mener une politique tout aussi sévère. Pour 2013 à 2015, le gouvernement travaille sur une baisse annuelle de 2,5% des effectifs, hors Éducation, Justice et Sécurité.
Les chiffres sur lesquels travaille la direction du Budget, dont Le Figaro a eu connaissance de source interne au ministère, concernent les effectifs de fonctionnaires, les dépenses de fonctionnement et d’intervention. À chaque fois, l’effort demandé est conséquent.
Les ministères, à l’exception de ceux «prioritaires» (Éducation, Justice et Intérieur), verront ainsi leurs effectifs diminuer en moyenne de 2,5% par an de 2013 à 2015 inclus. Ce qui équivaut au non remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite.
Le gouvernement Ayrault veut concilier deux objectifs: stabiliser les effectifs globaux de l’État, tout en créant 65.000 postes dans l’Éducation, la Justice, la police et la gendarmerie. Pour cela, il est contraint de mettre sous pression les ministères. L’enjeu est crucial car les dépenses de personnel, retraites comprises, absorbent plus de 30% du budget de l’État. […]
Enfin, l’exécutif travaille sur une baisse de 40% des «dépenses d’intervention» de l’État au cours des trois prochaines années (hors les trois ministères prioritaires). Cette catégorie, qui ne pèse pas moins de 40% du budget de l’État, recouvre par exemple des aides à l’agriculture ou des subventions aux associations ou aux manifestations culturelles. Toutefois, exception importante, les dépenses d’intervention à caractère social ne seront pas concernées par les coupes. Aides au logement, contrats aidés, allocation adulte handicapé, RSA, bourses étudiantes… seront donc épargnés.
Le Figaro