Addendum : Chronique de Bruno Roger-Petit, 21 juin 2012 :
Une nouvelle fois, une chronique d’Eric Zemmour est passée inaperçue, et c’est bien dommage. Ce mardi passé, le chroniqueur y a étrillé les têtes de l’UMP qui refusent la moindre compromission avec le Front national, ses idées, ses valeurs et ses personnalités.
L’attaque a été à ce point violente, rappelant ce que fut la charge récente contre Christiane Taubira, ministre de la Justice, que l’on s’étonne encore que personne n’ait relevé les propos du journaliste le plus écouté de France […]
A notre tour, tirons les deux enseignements de cette chronique, médiatique et politique.
Médiatiquement, Eric Zemmour en quotidien ou en version “minorée” promise par la direction de RTL, reste Eric Zemmour.
Il ne suffit pas, comme le fait Christopher Baldelli, le président de la station, de proclamer que les positions et analyses du chroniqueur n’engagent pas la radio la plus populaire de France, la radio des familles, encore faut-il, pour le montrer aux auditeurs, placer cette parole dans un dispositif contradictoire.
Répétons-le encore une fois, laisser formellement Eric Zemmour pérorer en majesté, c’est sacraliser sa parole. Le problème, ce n’est pas ce que dit Zemmour, c’est qu’il puisse le dire sans être contredit.
Et quand bien même il est juré par RTL que Zemmour ne sera livré qu’en version quantitative réduite l’an prochain, preuve en est en l’espèce qu’il n’a pas besoin de cinq chroniques pour faire passer le message, une seule peut s’avérer efficace.
Pour le moment, c’est lui qui parait tenir RTL en otage, ce que souligne maladroitement Christopher Baldelli lorsqu’il déclare : “Il reste chez nous car je ne veux pas non plus donner le sentiment que RTL recule sous quelque pression que ce soit”.
Politiquement, Eric Zemmour, à l’instar de Patrick Buisson et de Jean-François Copé, estime que la droitisation de l’électorat de droite est en fait une “frontnalisation”, et qu’il faut en tirer les conclusions programmatiques et électorales.
Si cette analyse n’est pas un appel à la “lepénisation” de l’UMP et à un passage aux kärcher des “humanistes” anti-FN lancé sur une grande radio, pour grand public, à heure de grande écoute, sans contradiction aucune, qu’est-ce ? Sommes-nous si peu à nous en inquiéter ?
“En étant plus rares, ses éditos conserveront leur originalité”, dit Christopher Baldelli de son chroniqueur vedette. Tu m’étonnes…
NouvelObs
Il lui était difficile d’être original chaque jour, concède aujourd’hui Christopher Baldelli. Le risque d’une exposition quotidienne, c’est la banalisation. Nous en avons discuté et il en a convenu. En étant plus rares, ses éditos conserveront leur originalité – Le Point, hier
RTL Z comme Zemmour 20/06/2012