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Le 22 juin 1815 prenait la fin de l’épopée napoléonienne évoquée ici dans ce chant patriotique.

Paroles : Armand Foucher, musique : Charles Helmer, Georges Krier (1906).

Les soldats sont là-bas endormis sur la plaine,
Où le souffle du soir chante pour les bercer,
La terre aux blés rasés parfume son haleine,
La sentinelle au loin va d’un pas cadencé.
Soudain voici qu’au ciel, des cavaliers sans nombre
Illuminent d’éclairs l’imprécise clarté,
Et le petit chapeau semble guider leurs ombres
Vers l’immortalité !
Les voyez-vous,
Les hussards, les dragons, la Garde,
Glorieux fous
D’Austerlitz que l’Aigle regarde,
Ceux de Kléber,
De Marceau chantant la victoire,
Géants de fer
S’en vont chevaucher la gloire.
Mais le petit soldat
Voit s’assombrir le Rêve,
Il lui semble là-bas
Qu’un orage se lève,
L’hydre au casque pointu
Sournoisement s’avance ;
L’enfant s’éveille, ému,
Mais tout dort en silence
Et dans son cœur le songe est revenu.
Les canons !
Les clairons !
Ecoutez !
Regardez !
Les voyez-vous,
Les hussards, les dragons, la Garde,
Ils saluent tous
L’Empereur qui les regarde.
Et dans un pays clair où la moisson se dore,
L’âme du petit bleu revoit un vieux clocher.
Voici la maisonnette où celle qu’il adore
Attendant le retour, tient son regard penché.
Mais tout à coup Douleur ! Il la voit plus lointaine,
Un voile de terreur a couvert ses yeux bleus.
Encore les casques noirs, l’incendie et la haine,
Les voilà ce sont eux !
Les voyez-vous,
Leurs hussards, leurs dragons, leur Garde,
Sombres hiboux
Entraînant la vierge hagarde.
Le vieux Strasbourg
Frémit sous ses cheveux de neige;
Mourez tambours,
Voici le sanglant cortège ;
Bientôt le jour vermeil
A l’horizon se lève.
On sonne le réveil,
Et c’est encore le Rêve ;
Les Géants de l’An Deux
Sont remplacés par d’autres,
Et ces soldats joyeux
France ce sont les nôtres.
Blondes aimées ! Il faut sécher vos yeux, écoutez, regardez
Vos amis, les voici !
Les voyez-vous,
Les hussards, les dragons, l’Armée,
Ils mourront tous
Pour la nouvelle épopée.
Fiers enfants
De la race
Sonnez aux champs
Le Rêve passe.

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