La montée du radicalisme islamiste en Belgique a été mis en lumière par les évènements récents à Molenbeek où le contrôle d’identité d’une jeune belgo-camerounaise convertie à l’islam habillée en niqab a mis le feu aux poudres. Une situation inquiétante qui pourrait préfigurer celle de la France. Les médias français n’en pratiquent pas moins selon le site Causeur une «quasi omerta» sur les événements de Belgique.
Faute de lucidité, le retour du refoulé pourrait faire très mal dans l’hexagone, la Belgique préfigurant peut-être l’avenir de la France en matière de multiculturalisme.
On pourrait croire l’incident de Molenbeek sporadique. Pourtant, devant la montée du radicalisme islamiste, le gouvernement belge, qui a d’autres dossiers brûlants à gérer, a décidé de légiférer.
La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, par ailleurs femme-lige du Centre Démocrate et Humaniste (CDH), a décidé de prendre le problème à bras le corps en proposant un projet de loi visant à interdire «toute milice privée ou toute autre organisation de particuliers dont l’objet est de recourir à la force ou de suppléer l’armée ou la police ou de s’immiscer dans leurs actions ou de se substituer à elles ou qui présentent, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupe de combat».
Dans un pays aussi cuirassé contre les dangers sécessionnistes, on pourrait croire la manœuvre dirigée contre les immigrés, afin de détourner les yeux inquiets des électeurs des inégalités économiques, seules questions politiques qui vaillent. Or, cette vue-du-monde mélenchonienne, en plus d’être électoralement peu payante, achoppe sur la question identitaire, cruciale pour un nombre croissant de citoyens belges et européens. Inutile de spéculer sur l’extrémisme présumé de Joëlle Milquet : non contente de siéger dans un gouvernement d’union nationale, la vice-premier ministre est issue d’une tradition centriste héritière du personnalisme chrétien d’Emmanuel Mounier, loin, très loin de l’extrême droite rexiste ou flamande. [….]
Adressons une supplique aux politiques de droite comme de gauche : que l’articulation entre la politique migratoire et la vie en société ne se fasse plus sous l’angle exclusif de la sécurité et des laïus lénifiants autour du «vivre-ensemble». Au milieu de toute cette hypocrisie, le plus inquiétant est peut-être la quasi omerta des médias français. A quelques exceptions près, les événements belges ont été largement sous-relayés dans l’hexagone, pourtant peu accaparé par la morne campagne des législatives. Ce «service minimum» de la presse traduit la réticence des grands médias à traiter de faits qui risquent d’apporter de l’eau à des moulins qu’ils voudraient assécher.
Causeur (Merci à Athanase )