La privatisation du système bancaire islandais
En 2003, le système bancaire islandais est privatisé. Les banques islandaises attirent massivement des fonds étrangers grâce à des taux intéressants. Elles proposent également des prêts en monnaies étrangères que la classe moyenne islandaise contracte en grand nombre. Les secteurs financiers et bancaires deviennent totalement hypertrophiés par rapport à l’économie réelle.
En 2008, les actifs des trois principales banques islandaises pèsent dix fois le PIB du pays. Et évidemment, cette forte exposition des banques s’avère redoutable lorsque la crise financière éclate en septembre 2008.
Les trois principales banques du pays font faillite, dès le mois d’octobre. Elles sont alors renationalisées pour un coût estimé à 80 % du PIB de l’Islande. La couronne islandaise perd près de 60 % de sa valeur entre l’automne 2008 et le printemps 2009.
La banque Landsbanki avait une branche en ligne, Icesave, implantée au Royaume-Uni. Elle comptait 229 000 clients britanniques à la veille de sa faillite, en 2008, et 114 000 clients aux Pays-Bas. Or, Reykjavik a garanti les dépôts des particuliers islandais mais pas les avoirs étrangers. En réponse, le lendemain de la faillite de cette banque, le Premier ministre britannique gèle les actifs de Icesave en Grande-Bretagne et place l’Islande sur la liste des États terroristes.
L’Islande affiche pour 2012 un taux de croissance prévisionnel de 1,5 %, alors qu’au sein de l’Union européenne, la zone euro pourrait entrer en récession. Et puis, si on compare les courbes du chômage, on voit que celui-ci baisse. En effet, le taux islandais est passé de 2,5 % en août 2007 à 7,9 % en février 2011. Et un an plus tard, il est redescendu à 6,9 %, alors qu’à la même date, la moyenne européenne est de 10,2 %.
Le modèle islandais non transposable à la zone euro
Contrairement aux banques islandaises, la faillite de banques espagnoles ou italiennes peut avoir un effet de contagion et mettre en danger l’ensemble du système financier mondial, comme avec Lehman Brothers. Et puis, contrairement aux pays de la zone euro, l’Islande dispose de sa propre monnaie qu’elle a pu dévaluer.
Ce qui lui a permis d’enregistrer une balance commerciale positive dès la fin de l’année 2008.