Parler de question raciale en France, c’est affirmer que le champ politique français est le lieu d’une lutte pour le pouvoir entre races. Je crois que, par simple pragmatisme, c’est ce qu’il faut commencer par dire.
Il est vrai que cette lutte ne se manifeste pas de manière transparente pour ce qu’elle est, tant le fossé est gigantesque entre les forces en présence. Le clivage droite/gauche, absorbant les autres conflictualités, semblent être l’unique forme de structuration de l’espace politique. La prégnance du mythe d’une république qui ne tolère ni les ordres ni les castes mais seulement des individus indistincts est particulièrement forte. Les luttes des races opprimées ne se présentent officiellement ni comme luttes raciales ni a fortiori comme luttes pour le pouvoir, mais comme luttes « citoyennes » dans le cadre de la république. […]
D’un côté comme de l’autre, il faudra savoir heurter et renoncer à une part de soi-même. Mais, dans cette équation, il est bon de prévenir que les Blancs auront beaucoup plus à perdre. Ils perdront le pouvoir.
PIR