Si moins de deux mois après la présidentielle, les Qatariens joignent certains ministres du gouvernement Ayrault sur leurs portables, c’est parce qu’en coulisse la transition politique a été préparée de longue date. Mohamed al-Kuwari, le très efficace ambassadeur du Qatar en France, s’active depuis… une dizaine d’années pour que les liens entre Paris et Doha résistent à une alternance politique.
Si moins de deux mois après la présidentielle, les Qatariens joignent certains ministres du gouvernement Ayrault sur leurs portables, c’est parce qu’en coulisse la transition politique a été préparée de longue date.
Mohamed al-Kuwari, le très efficace ambassadeur du Qatar en France, s’active depuis… une dizaine d’années pour que les liens entre Paris et Doha résistent à une alternance politique.
En poste en Iran — une ambassade très stratégique en raison des relations tendues avec le Qatar — puis aux Etats-Unis, le diplomate a pris ses fonctions en France en 2003, sous la présidence de Jacques Chirac.
Très rapidement, il identifie le PS comme le seul parti crédible en cas d’alternance.
Mais bien malin qui pouvait dire alors sur quel leader socialiste miser… Mohamed al-Kuwari décide de tisser une véritable toile d’araignée pour répondre à toutes les éventualités. Contrairement à un ambassadeur classique, il ne se contente pas de se présenter au chef de parti, François Hollande, à qui il rend visite au siège du PS dès 2006. Il identifie puis rencontre de façon systématique tous les cadres socialistes, « éléphants » ou jeunes pousses, susceptibles d’entrer un jour dans un gourvernement : Jack Lang, Bertrand Delanoë, Martine Aubry mais aussi Pierre Moscovici, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, ces trois derniers aujourd’hui ministres. Plusieurs d’entre eux sont invités à Doha.
Le Parisien