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A l’heure où l’on se torture les méninges pour réduire les déficits publics, l’inflation de portefeuilles ministériels envoie un très mauvais message à l’opinion.

Créer quatre ministères supplémentaires au moment où l’on prépare un grand coup de rabot sur les dépenses et une forte hausse des impôts, voila bien une étrange décision.

A moins qu’il ne s’agisse de démontrer, par l’absurde, qu’il y a de la marge. “Il sera très difficile de contracter la dépense publique sans toucher aux missions de l’Etat”, plaident certains dirigeants de la majorité, inquiets des retombées politiques de la rigueur à venir. Ils ont tort. Il y a du gras. On peut même en rajouter. La preuve…
Delphine Batho était ministre déléguée à la Justice. Elle s’entendait mal avec sa ministre de tutelle, Christiane Taubira. On la mute donc à l’environnement. Soit. Du même coup, on répare une lacune en faisant glisser Nicole Bricq au Commerce extérieur, qui avait été fâcheusement oublié en mai. Tout cela semble de bon sens. Et comme Delphine Batho n’est pas remplacée place Vendôme – ce qui est avouer que son ministère délégué ne servait à rien – ce mini-remaniement apparaîtrait tout à fait raisonnable…

s’il ne s’accompagnait de la création de quatre autres ministères qui servent surtout à ménager des susceptibilités et peaufiner de subtils équilibres politiques. En matière gouvernementale, la rigueur, c’est plus tard.

Au ministère des Français de l’étranger (portefeuille créé par Sarkozy dans un but strictement électoraliste et politicien) et de la francophonie (portefeuille qui n’était plus attribué depuis 2010),

Yamina Benguigui ne servait pas à grand chose et avait réussi en quelques semaines à agacer beaucoup de gens.

Le cas a été tranché par un jugement de Salomon : d’un ministère qui ne servait pas à grand chose, on a fait deux ministères qui ne servent pas davantage. (…)
Le nouvel Observateur

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