Juste après l’Espagne, Chypre a à son tour fait appel, lundi après-midi, à l’aide financière européenne. La petite île méditerranéenne, qui pèse 0,2% du PIB de la zone euro, doit d’urgence recapitaliser ses banques, exposées à la dette grecque. Le montant nécessaire aux banques chypriotes pourrait atteindre 4 milliards d’euros. Chypre prend dimanche prochain la présidence tournante de l’UE pour six mois.
Le gouvernement chypriote a tenu lundi matin une réunion d’urgence et le président de la République – le communiste Demetris Christofias – doit consulter les principaux partis politiques mardi après-midi. Parallèlement à l’appel au FESF (Fonds européen de stabilisation financière) Nicosie tentait d’obtenir des prêts bilatéraux auprès de la Russie et de la Chine dans l’espoir d’alléger les conditions imposées par Bruxelles et Berlin. Lundi en fin d’après-midi, un conseiller du ministre des Finances affirmait au Figaro ne pas avoir de nouvelles au sujet du prêt russe. Moscou avait donné une bouffée d’oxygène à Nicosie l’an dernier, en lui accordant un prêt de 2,5 milliards d’euros.
Le montant nécessaire aux banques chypriotes pourrait atteindre 4 milliards d’euros, ce qui représente 23% du PIB de l’île. L’importance de cette somme a justifié la dégradation de la note souveraine de Chypre, annoncée lundi par l’agence Fitch. La note a été abaissée de BBB- à BB +, en catégorie spéculative. Chypre est exclu des marchés financiers depuis le printemps 2011, ses taux obligataires s’étant envolés à des niveaux prohibitifs. «Même en supposant que la Grèce reste dans la zone euro, les banques chypriotes devront supporter des pertes sur créances importantes en raison de la contraction continue de l’économie grecque», argumente Fitch. L’économie chypriote elle-même devrait être en récession, de 1,1% en 2012, selon la dernière prévision de la Banque centrale.
Le Figaro