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Promise pendant la campagne par François Hollande, cette réforme présente des risques politiques avertit le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

Il y a des promesses électorales qui semblent condamnées à conserver longtemps cet état. Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, qui faisait partie des 110 propositions de François Mitterrand en 1981, pourrait bien ne pas voir le jour non plus sous le quinquennat de François Hollande.
Lors du débat télévisé d’entre-deux-tours, le candidat socialiste avait mis un premier bémol en évoquant un référendum.

Ces derniers jours, les déclarations se sont multipliées, confirmant le peu d’allant du gouvernement à mettre en oeuvre la mesure.

Mercredi, Alain Vidalies, le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, a repris l’argument politique de François Hollande : il n’y a pas de majorité évidente pour faire adopter le texte puisque les élections législatives n’ont pas donné aux socialistes seuls la majorité des 3/5ème du Parlement requise pour faire voter une telle réforme. « Nous vérifierons si une partie de la droite peut se joindre au projet lors des premières lectures à l’Assemblée et au Sénat », a-t-il lancé lors d’une rencontre avec la presse parlementaire, rappelant que Nicolas Sarkozy lui-même avait défendu, à titre personnel en 2007, le droit de vote des étrangers.

La décision de le soumettre au Congrès ou à référendum sera prise ensuite par le chef de l’Etat. Mais, quand auront lieu ces premières lectures ? Impossible d’obtenir la précision de la part du ministre. Aujourd’hui, personne au gouvernement n’assure que le processus parlementaire sera bien lancé d’ici à 2017.

Les marges de manoeuvre parlementaires ne sont pas seules en cause. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, théoriquement chargé de porter la réforme, se montre cette semaine dans « L’Express » plus que réservé sur l’opportunité de concrétiser une mesure qui aurait fait perdre, selon lui, « 1, voire 2 points » à François Hollande au second tour de la présidentielle.

 

« Ce n’est pas du tout le même symbole qu’en 1981,  où ce droit de vote apparaissait comme une reconnaissance à l’égard de ceux qui venaient travailler dans notre pays », justifie-t-il.

En outre, « c’est un thème qui permet la jonction des électorats de droite et d’extrême droite. Je songe aux municipales de 2014 et je dis juste : attention ». (…)

Les Échos

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