Promise pendant la campagne par François Hollande, cette réforme présente des risques politiques avertit le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
Ces derniers jours, les déclarations se sont multipliées, confirmant le peu d’allant du gouvernement à mettre en oeuvre la mesure.
Mercredi, Alain Vidalies, le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, a repris l’argument politique de François Hollande : il n’y a pas de majorité évidente pour faire adopter le texte puisque les élections législatives n’ont pas donné aux socialistes seuls la majorité des 3/5ème du Parlement requise pour faire voter une telle réforme. « Nous vérifierons si une partie de la droite peut se joindre au projet lors des premières lectures à l’Assemblée et au Sénat », a-t-il lancé lors d’une rencontre avec la presse parlementaire, rappelant que Nicolas Sarkozy lui-même avait défendu, à titre personnel en 2007, le droit de vote des étrangers.
Les marges de manoeuvre parlementaires ne sont pas seules en cause. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, théoriquement chargé de porter la réforme, se montre cette semaine dans « L’Express » plus que réservé sur l’opportunité de concrétiser une mesure qui aurait fait perdre, selon lui, « 1, voire 2 points » à François Hollande au second tour de la présidentielle.
« Ce n’est pas du tout le même symbole qu’en 1981, où ce droit de vote apparaissait comme une reconnaissance à l’égard de ceux qui venaient travailler dans notre pays », justifie-t-il.
En outre, « c’est un thème qui permet la jonction des électorats de droite et d’extrême droite. Je songe aux municipales de 2014 et je dis juste : attention ». (…)