Une plainte pour violence aggravée a été déposée contre Jean-Pierre Parouty, 74 ans, maire d’Arronville depuis 2001, par le père d’un jeune de 15 ans que l’édile aurait surpris en pleine nuit dans la rue.
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A Arronville,
un premier incident avait opposé vers minuit des jeunes du village à des habitants et des élus, dans la nuit de samedi à dimanche, après le vol de bouteilles de champagne et d’une enveloppe contenant de l’argent au foyer rural. Les gendarmes s’étaient déplacés pour ramener un peu de calme dans le village,
qui organisait le feu de la Saint-Jean.
C’est aux alentours de 3h30 du matin que l’incident s’est produit.
« Je débarrasse les tables. Un adjoint éteint les lumières, raconte Jean-Pierre Parouty. Je vois trois jeunes qui rôdent et je leur demande leurs noms… » Ils se montrent alors agressifs, selon lui.
« Ils me disent : On va te casser la gueule. Ils allaient s’enfuir quand j’ai attrapé l’un d’eux par le col de son vêtement. Je lui ai dit : j’en ai marre! Je l’ai secoué comme un enfant. En même temps, un autre assurait qu’il allait m’étriper, me faire ma fête. Il disait qu’il appelait ses potes en manipulant son portable. Dans la sente, sans lumière, je me suis senti menacé. » Le jour même, une plainte est déposée à son encontre à la gendarmerie par le père de l’adolescent.
Le maire encaisse mal le coup. « Je l’ai juste tenu comme ça, assure Jean-Pierre Parouty en mimant le geste. J’étais dans mon rôle. » L’élu reconnaît avoir « peut-être fait une erreur, c’est vrai. »
Alors il rappelle le contexte, celui d’une petite délinquance incessante et des actes d’incivilité à répétition qui minent selon lui la vie du village.
« Je n’arrête pas de porter plainte. L’après-midi avant les faits, on est venus m’avertir que des jeunes venaient de casser le lavoir, d’enlever des tuiles (NDLR : tagué et dégradé, il est en piteux état). Cela n’arrête pas. Auparavant, le petit pont de bois sur le Sausseron a été cassé, les abris de jardins sont cambriolés, les massifs de fleurs dévastés… Tout cela devient lourd. »
Le problème des jeunes n’est apparemment pas nouveau dans le village. Il y a un an, le conseil municipal évoquait l’absence de lieu pour qu’ils se retrouvent et évoquait des risques. « C’est peut-être le prix à payer pour que les jeunes se sentent bien dans notre village et ne s’opposent pas systématiquement à l’équipe municipale », avançait à l’époque un élu.
Pour le maire, le contexte d’une rivalité municipale n’est pas à exclure. Le père de l’adolescent, qui a porté plainte, est en effet élu d’opposition…
Le Parisien