Le mot “négroïde” dans un avis de recherche de la police a suscité de vives réactions. À l’émoi des policiers, les lecteurs répondent par une étude sémantique du terme.
“Un individu type négroïde porteur d’un casque de vélo” : tels sont les mots de l’avis de recherche publié par un policier de l’agglomération lyonnaise. Le cabinet du ministre de l’Intérieur condamne l’emploi de cette caractéristique physique, et avec elle ses “relents racistes”. Les lecteurs, eux, reviennent à la définition stricte du mot.
L’adjectif “négroïde” voit le jour en 1870. Il est construit à partir de “nègre” et de “oïde”, et qualifie ce qui “présente certaines caractéristiques propres à la race noire”. On parle de “type négroïde” ou de “lèvres négroïdes”.
Alors, les sentiments des internautes se mêlent entre surprise et étonnement. “C’est ahurissant !”, “Où est le problème ?”
Pour certains, c’est encore la “dictature du politiquement correct” qui grignote la langue française. Et si la réaction des policiers lyonnais était “démesurée” ?
“Linguiste et également anthropologue à mes heures, je n’en reviens pas ! Le terme négroïde n’est absolument pas raciste, pas même racial, c’est un terme scientifique et anthropologiste, employé couramment dans ces deux domaines”, analyse Prospero.
Les limites sont floues, mais certains tentent des distinctions : “Je ne comprends rien, c’est pourtant le terme correct que l’on trouve dans le dictionnaire, rien à voir avec le mot nègre qui est, lui, péjoratif”, affirme AMJ. (…)
Si le sort de “négroïde” est scellé pour le gouvernement, il l’est beaucoup moins pour les lecteurs. Entre passé révolu et présent douteux, le terme oscille sur un balancier fragile : là, anthropologie et racisme combattent dans l’obscurité.
Le Point