La demande de matières premières et de ressources alimentaires dans les pays émergents et notamment en Chine va exploser d’ici quelques décennies. Cette demande accrue, tandis que la plupart de nos ressources s’épuisent, va engendrer des conflits qui mèneront à la 3ie Guerre Mondiale
Dambiso Moyo est une économiste américaine. Née en Zambie de parents économistes, elle obtient ses diplômes à Harvard et Oxford. Elle est classée en 2009 par le Time magazine parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde. Elle a travaillé pour la Banque Mondiale et Goldman Sachs. Dambiso Moyo a publié un essai remarqué sur l’Afrique il y a trois ans, intitulé Dead Aid: Why Aid is Not Working and How There is a Better Way For Africa (« L’aide fatale : Les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique »).
Dans son livre Winner take all, elle explique que « dans moins de 20 ans, nous verrons l’émergence d’une classe moyenne de la même taille que la population actuelle de l’Afrique, de l’Amérique du Nord et de l’Europe réunies. » Le sous-titre de son livre est explicite, « La course de la Chine pour les ressources, et ce que cela signifie pour nous ». L’Occident devrait se préparer face à l’appétit de l’ogre chinois.
La démographie à l’échelle planétaire connaît des bouleversements sans précédents. En 1950, il y avait 2,5 milliards d’habitants sur Terre. En 2011, la barre des 7 milliards a été franchie. Dans moins de vingt ans, ce sont plus de 2 milliards de personnes qui rejoindront la classe moyenne grâce aux taux de croissance extraordinaires des pays émergeants.
Cette nouvelle classe moyenne, à l’instar de son homologue occidentale, va vouloir s’équiper avec le confort « moderne ». Réfrigérateurs, machines à laver, téléphones mobiles, ordinateurs et bien entendu la voiture seront les signes de l’accès à une nouvelle classe mondiale. De plus, la demande en nourriture et en eau va donc augmenter respectivement de 50 et 30% vers 2030.
La Chine doit contenter sa demande
La Chine est le pays le plus gourmand. C’est devenu ces dernières années un des plus gros importateurs de matières premières. Pékin sécurise déjà ses approvisionnements. Soit par le biais d’accord bilatéraux privilégiés comme avec l’Australie ou bien en achetant des milliers d’hectares de terres arables en Afrique de l’Ouest. Son monopole sur les « terres rares », qui contiennent des métaux stratégiques, lui assure déjà une certaine tranquillité et aussi un certain pouvoir sur les industries occidentales.
La population chinoise devient de plus en plus exigeante. Le parti doit obtenir de nouvelles sources d’approvisionnements car la pression mondiale sur le plomb, le zinc ou le maïs est déjà énorme. La Chine n’est pas le seul pays dans la même situation mais c’est le plus agressif économiquement.
Que se passera t’il quand les entreprises d’état chinoises ne pourront plus satisfaire leurs besoins avec les ressources d’Afrique, d’Amérique du Sud ou du Moyen-Orient ? Les conséquences seront à coup sûr catastrophiques. (…)