Si la virginité avant le mariage est un sujet connu en Tunisie, la revirgination ou la pratique de réparation de l’hymen est plus tabou. Dans un livre intitulé «Vierges? La nouvelle sexualité des tunisiennes», la psychanalyse Nédra Ben Smaïl explore les enjeux du phénomène.
«La revirgination s’inscrit dans le cadre d’un nouveau départ, qui «efface» toute marque de vie sexuelle antérieure au mariage, un instrument qui introduit une forme de déni d’une vie amoureuse et sexuelle, précédente, réinscrivant le corps opéré dans l’ordre social.»
Ainsi, de plus en plus de tunisiennes ont recours à l’hyménoplastie, intervention chirurgicale permettant de se refaire un hymen moyennant entre 600 et 1000 dinars.
Certes, l’opération existe depuis plusieurs années en Tunisie, la demande ayant été introduite dès les années 70, mais l’auteur s’appuie sur les nouvelles implications sociologiques de ce genre de pratique, dans le contexte de la Tunisie post-révolution. Entre les témoignages de médecins pour qui l’opération est devenu un business mais aussi un problème éthique, et les récits des patientes, le premier constat est clair:
la revirgination est en recrudescence en Tunisie, reflétant un certain malaise social sur la question de la sexualité. (…)