Les élus ont donné satisfaction à Francis Adolphe, en destituant Farid Faryssy de son poste
Contre. Contre. Contre. Contre…
Le mot “contre”, prononcé 16 fois, provoque stupéfaction et incrédulité parmi l’assistance massée dans la salle du conseil municipal de la mairie de Carpentras, trop petite pour accueillir tant de monde.
16 “contre”. 2 “pour”. 11 “blanc” ou “nul”. Un tonnerre d’applaudissements salue ce résultat. Les membres du comité de soutien de Farid Faryssy, menacé d’être destitué de son poste de premier adjoint par ce vote à bulletins secrets, sont ravis. Pas pour longtemps !
En fait, si la consigne était claire pour les votants, personne, dans le public n’a compris que choisir le bulletin “contre”, c’est donner satisfaction au maire socialiste Francis Adolphe ; choisir “contre le maintien”, c’est se prononcer pour la “démission” de son plus proche collaborateur, auquel, selon ses propres dires, “il ne fait plus confiance”.
Après quelques secondes de flottement, une fois la confusion dissipée, un grondement se fait entendre. Des cris fusent. Francis Adolphe est invectivé. Et soudain, les premières notes d’un chant s’élèvent, repris par des dizaines de voix. “Le chant des partisans” résonne, couvrant l’intervention du maire, qui n’a d’autre choix que celui d’attendre la fin de la chanson. (…)
Premier à ouvrir le bal, l’UMP Olivier Lapierre (liste L’avenir avec passion) s’exclame : “Tout ceci est affligeant. Vous nous faites honte
…” Interpellant le premier, il ajoute : “J’appelle à vos deux démissions. Laissez votre place à un maire et un premier adjoint plus sains et moins politicards”
.
L’UMP Jean-Luc Becker (Le Renouveau) constate : “C’est une affaire privée entre deux hommes, qui transpire dans une ville toute entière. Nous ne sommes pas des juges
… M. Faryssy a été élu par les Carpentrassiens et désigné comme premier adjoint par le conseil municipal. Revenir là-dessus me gène.
”
Évoquant l’altercation physique qui aurait opposé Francis Adolphe et son adjoint, l’UMP Marie-Suzy Pons-Mermet (L’avenir avec Passion) enchaîne : “Les faits véhiculent l’image calamiteuse des élus de la République…
Vous êtes la risée et la désolation des salons de coiffure et des bistrots
…” S’adressant à Francis Adolphe : “Vous avez le sang chaud. Vous avez failli. Vous êtes une pénible faute de goût dans l’élégance de la démocratie…
”
À son tour, Farid Faryssy prend la parole. Son émotion est palpable. Lui aussi interpelle le maire : “Vous m’avez considéré comme un homme qu’il fallait casser, un homme à humilier, un homme à abattre
… Vous avez procédé à un véritable procès stalinien en m’attaquant sur ma vie privée et en violant toutes les règles qui font notre République…
Je suis un homme sali mais debout.” (…)
La Provence
(…) L’objet de la brouille était le soutien du premier adjoint à Catherine Arkilovitch, candidate socialiste dans la troisième circonscription de Vaucluse, battue par Marion Maréchal-Le Pen (FN) et par Jean-Michel Ferrand, député sortant UMP battu par la frontiste. Le maire avait appelé à soutenir le candidat UMP.
La Provence (Merci à Zatch )