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À l’ouverture de la saison, la police de l’Air et des frontières a voulu donner le ton samedi, en interpellant six masseurs chinois sur la plage de Pampelonne. En comparution immédiate hier devant le tribunal correctionnel de Draguignan, ces cinq femmes et un homme ont été condamnés à un mois de prison avec sursis et à trois ans d’interdiction du territoire.

M. Huang, 51 ans, d’ordinaire domicilié à Rome, n’a jamais eu de diplôme de masseur. Il ne sait pas lire et il est restaurateur. Pas davantage de qualification reconnue pour Mmes Yan, Lin, Chen, Wu et Xiang, qui dans leur Chine natale sont paysannes, couturière ou nounou.

L’une d’elle a reconnu qu’à son arrivée en France, il y a quelques jours, elle a été prise en main par une certaine « Tata Yuyu », qui lui a remis un kit de massage et lui a proposé un hébergement dans une chambre pour 9 € par nuit. Elle a également indiqué qu’en une semaine, elle aurait fait un bénéfice de 700 € en proposant des massages sur la plage de Pampelonne, au tarif d’un euro par minute. Le tribunal n’en a pas appris plus sur les commanditaires de cette filière, toutes ces « petites mains » du réseau observant le plus profond mutisme.
Organisation mafieuse
Mais pour le procureur Mickaël Darras, il importait dès le début de l’été de marquer un coup d’arrêt à ces pratiques, qui perdurent depuis 2006. « Pour signifier aux exploiteurs qui sont au-dessus que nous ne tolérerons pas ce qui s’apparente à une mafia. »
Le tribunal a suivi ses réquisitions, pour sanctionner le travail dissimulé, tout autant que l’exercice illégal de la profession réglementée de masseur-kinésithérapeute. L’ordre des kinésithérapeutes du Var a par ailleurs reçu un euro symbolique de chaque prévenu, et obtenu l’affichage du jugement pendant deux mois dans tous les postes de secours des plages de Ramatuelle et Saint-Tropez.

En défense, Mes Olivier Revah et Laurent Latapie ont estimé que l’on avait traité le problème de la même manière que la prostitution. « On bloque une rue, mais les filles se déplacent. Il n’y a ici que des boucs émissaires. Les responsables ne sont pas dans le box. »

Var Matin

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