Située sur les rives de la Méditerranée, Marseille, est une cité «carrefour du monde» où l’Afrique est solidement enracinée et avec l’OM comme ambassadeur. (…)
En sortant de la gare Saint-Charles, jadis point de passage obligé des passagers à destination de l’Afrique et du Moyen-Orient, on est comme émerveillé.
Arrivé par train, on est obligé de descendre le grand escalier de la gare qui domine la ville. Un moment, on se croirait dans les rues d’Alger ou peut-être du Maroc.
Des hommes moustachus et des femmes voilées courent les rues. Les quelques bribes de conversations qui nous parviennent sont en langue arabe. (…)
Sur ces vieux docks, qui ont accueilli le jeune Sembène Ousmane, cinéaste sénégalais, alors en quête d’une vie meilleure en France, les hommes et les rêves de milliers d’Africains continuent de circuler.
Un festival de musique internationale dénommé la Fiesta des Sud se tient chaque année, dans un ancien dock du port reconverti en lieu de spectacle. Ce grand rendez-vous de musique réunit durant deux semaines près d’une centaine d’artistes d’origine africaine et de tous bords, pour saluer et faire voyager à travers la musique, le continent africain.
«C’est un grand moment de partage et de joie que nous célébrons tous les ans au mois d’octobre. Et toutes les grandes figures de la musique africaine, Youssou Ndour, Baaba Maal, Omar Pène, etc, y ont déjà participé», explique Dramé Gaye.
Une manière de réunir autour de la musique tous les étrangers qui ont débarqué sur le Vieux-Port et qui font la richesse du grand métissage culturel marseillais.
Mais à en croire le sieur Gaye, ce communautarisme qui fait la singularité de cet archipel est en train de s’évanouir.
«On constate de plus en plus qu’il y a, aujourd’hui, une césure entre l’ancienne et la nouvelle génération des Marseillais. L’esprit marseillais commence à disparaître. De plus en plus, on organise des fêtes typiquement réservées aux Sénégalais, aux Maliens ou aux Antillais. Ce brassage entre Africains n’existe quasiment plus, il y a un repli sur soi qui se développe », déplore-t-il. (…)