Il y avait de quoi se demander si on était bien assis à la terrasse d’un café provençal ou dans une salle de cinéma devant un thriller à la sauce américaine. Explication : hier, sur le coup de 11 h 45, deux camionnettes stoppent devant la gare. Deux hommes, vêtus de treillis, encagoulés et armés comme pour monter au front sortent du premier véhicule. L’un des deux hommes jette un cocktail molotov dans la cabine de l’engin qui prend feu immédiatement. Les deux hommes entrent dans le second engin qui disparaît aussitôt. Le tout sous le regard médusé des clients assis en terrasse face à la gare.
Après que les pompiers ont éteint le feu, on se rendra même compte qu’à l’avant de l’engin incendié était étrangement soudé un tampon de wagon SNCF, comme pour en faire une sorte de bélier. Ce véhicule aurait été dérobé la nuit précédente et appartiendrait au Conseil général. À la terrasse du bar où l’on se trouvait aux premières loges, on ne parlera que de ça. D’autant plus qu’entre-temps sera arrivé l’écho de deux autres incendies de véhicules (un Renault Master et une Audi), le tout pouvant probablement être attribué à la même bande. Peu avant cela, un braquage avait également eu lieu dans un garage près du MIN. Deux hommes armés auraient menacé les employés présents et tenté sans succès de partir avec un camion stationné là avant de prendre la fuite.
Face à un tel déferlement de violence, les policiers étaient immédiatement saisis. Sur place, ils ne pouvaient que constater les faits et se questionner sur les raisons ayant poussé un groupe d’individus à de telles extrémités. Hier soir, du côté du Parquet d’Avignon, on se bornait à remarquer une unité de temps et de lieu et donc à supposer un lien bien réel entre ces faits et leurs auteurs. Mais dans quel but ?
La Provence
