«Il y a dans nos quartiers des jeunes ou des moins jeunes qui, au nom d’une identité qui se sentirait attaquée, décident de la manière la plus imbécile, la plus dangereuse pour nos valeurs, de s’attaquer aux juifs. Ils considèrent le juif comme l’ennemi.» Invité ce dimanche de Radio J, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’inquiète d’un «antisémitisme nouveau» depuis plusieurs années.
«On n’hésite plus aujourd’hui à insulter, à frapper un citoyen parce qu’il est juif au nom même de son appartenance.» Le ministre recommande la prudence pour imputer à «un effet Merah» ce qu’il a décrit comme «une recrudescence d’actes antisémites intolérables». «Mais sans doute malheureusement, chez les esprits faibles et qui revendiquent cette haine, ce qui s’est passé a pu peut-être libérer une parole», estime-t-il.
A la question de savoir si le constat selon lequel cet antisémitisme serait le fait notamment de jeunes se revendiquant de l’islam, Manuel Valls a répondu : «Je le crains». Mais il a aussi appelé à «être prudent dans les termes» : «Il ne s’agit pas de stigmatiser d’autres Français», «de jeter l’opprobre (sur) nos concitoyens notamment de confession musulmane».
Le Parisien