Matthias, 15 ans en 2009, avait été contraint de pratiquer une fellation.
Le président rappelle ces minutes qui ont brisé l’innocence de Matthias, un être à la base déjà fragile, qui n’avait que 15 ans en ce mois de mars 2009. Deux mètres devant, Khaled Ben Brahim, 45 ans, des cheveux déjà quasi blancs, un français plus qu’hésitant retranscrit par une traductrice, mais un mot à la bouche : “Jamais.”
Jamais, il le jure, il n’a forcé Matthias à lui embrasser le sexe puis à lui pratiquer une fellation. Jamais il ne s’est retrouvé seul en sa compagnie dans le petit studio. Jamais Matthias n’est entré dans son cocon : “On se disait juste bonjour, bonsoir, quand on se croisait… Mais je laissais souvent la porte ouverte alors peut-être qu’il a pu voir mon intérieur” répond-il à l’argument choc de l’avocat de Matthias, Me Lucien Simon : “Le gamin a décrit en détail ce studio aux enquêteurs !”
En audition, Khaled, décrit comme un homme “ordinaire et apprécié” a invoqué sa culture et sa religion comme un rempart à ce genre d’acte déviant. “Alors comment se fait-il que ce gosse soit bousillé, s’il a menti ? Pourquoi connaît-il par coeur ce studio ? Pourquoi a-t-il voulu partir vivre chez sa grand-mère, si ce n’est pour s’éloigner de cette maison ? Et pourquoi affirme-t-il que le prévenu lui a dit ‘Fais bisou, fais bisou’ et comme par hasard, ce monsieur a du mal à parler correctement français ?”
“Comment aurait-il pu savoir que le prévenu se rasait les poils pubiens ?”
La procureur continue dans l’interrogation, aux allures de preuve flagrante : “Et comment aurait-il pu savoir que le prévenu se rasait les poils pubiens ?” Le tribunal a condamné Khaled Ben Brahim à deux ans de prison dont 18 avec sursis, et l’obligation d’indemniser la victime.
La Provence
Merci à G0rille