On pensait que « le philosophe » s’était calmé. Que l’isolement, les anti-dépresseurs l’avaient fait réfléchir. Qu’il avait mis un peu d’eau dans son vin. Erreur ! Invité par Finkielkraut, son acolyte, le lettré s’est encore lâché sur France Culture. Cette fois, il s’en prend, non pas au Prophète mais à une religion païenne : le ballon. En ligne de mire, l’équipe de France. Les mécréants de Marianne, nouveau cru.
Afin d’appâter l’auditeur, l’animateur avait pris soin de lustrer l’émission, citant, en entame, des passages « lumineux » de son bouquin.
« Envahissant jusqu’à donner la nausée, tel est le sport dans la presse. A la télévision et à la radio, les nouvelles sportives ouvrent fréquemment les bulletins d’information. D’activité de délassement, le sport a fini par occuper toute la place, devenant central, capital. L’ancien dérivatif des sociétés s’est installé en leur cœur. Au contraire, la culture, la danse, la peinture, la philosophie, dans une moindre mesure, la musique dite classique, n’obtiennent quasiment plus d’échos médiatiques, contraints d’exister dans les catacombes. » ( Réplique, France Culture, le 07/07/2012)
Approche littéraire intéressante mais plombée par des obsessions ethniques. Lesquelles ont transformé Radio France en tribune frontiste, samedi dernier. L’accent méridional de Redeker est la seule chose qui le rende sympathique. Cynique – il n’a pour compagne que la police -, instrumentalisant l’Euro, le « djihadiste » d’Europe-Action prend à rebrousse poils « une certaine idée » de la France : « L’idéologie Black-Blanc Beur s’est cassée la gueule. » De poursuivre, distillant les boules puantes, sur un ton monocorde. On ne passe pas à l’antenne tous les jours :
« L’affaire Nasri, c’est la crise de la diversité (…) La diversité, un mot de passe partout qu’il faut absolument employer. »
Le pamphlétaire, désavoué par Le Figaro depuis, multiplie les offensives. Il adore les dribbles, les cartons rouges. Encouragé sur le banc de touche par un Finkielkraut occidentaliste, rallié aux thèses de Bat Yé Or (l’Eurabia), « le meneur de jeu » racialise les sautes d’humeur des joueurs, symboles de l’anti-France. « (…)
Dans cette équipe, il y avait et il y a toujours, du ressentiment et même de la haine contre la France. Contre ce que la France représente (…) Un ressentiment qui est très bien relayé par une presse de gauche, d’extrême gauche et par une « hyper classe ».
A l’instar d’un Max Gallo, pourchassant les « ennemis de l’intérieur », le border line liste les manquements civiques. Les atteintes à « la common decency » qui déshonorent la patrie, au plus grand bonheur du maître de cérémonie : « C’est très mal d’aimer la France, de chanter la Marseillaise. On n’arrête pas de leur dire mais vous, jeunes des cités, vous êtes très maltraités. Nous la France, nous vous traitons très mal. » De quoi embarrasser son comité de soutien lorsqu’il avait les islamistes aux trousses en 2006. Devenu sans doute, président honoraire du Club de l’Horloge, il balance en essentialiste zélé :
« Les mêmes intellectuels qui tressent beaucoup de louanges surtout au football Black-Blanc-Beur (…) sont ceux qui désignent du doigt, comme étant des beaufs, les coureurs parce qu’il n’y a pas de diversité ethnique dans le peloton cycliste professionnel. »
Et d’enfoncer, en guise de chute, pour faire mal à la « racaille » – car il faut appeler un chat un chat – : « Le public, le long des routes du Tour de France, c’est des Européens de souche. » (…)
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