« Droit à l’information », « liberté de la presse », « règles déontologiques » : les journalistes n’auront pas lésiné sur les grands mots pour justifier la diffusion sur TF1 – et quelques autres chaînes de la TNT – d’extraits des échanges entre Mohamed Merah et les policiers qui encerclaient son appartement de Toulouse. Sans vouloir jouer les donneurs de leçons – tous les médias auraient fait la même chose s’ils avaient été en possession de ces enregistrements –
je dois vous avouer mon agacement, pour ne pas dire plus, à l’endroit de ces Tartuffe qui nous parlent morale quand il ne s’agit que de scoops et parts de marché. Les journalistes sont des dealers et la came était bonne.
Je ne suis d’ailleurs pas choqué. Les machines à produire de l’info que sont les médias n’ont pas d’états d’âme. Que pèsent secret de l’instruction et douleur des familles face à cette course à l’audience ? Rien. Les PV d’auditions sont publiés le jour même dans les colonnes des journaux. Avocats, magistrats, journalistes s’associent dans ce petit commerce au plus grand profit de chacun.
Le journalisme d’investigation tant vanté par la profession n’est, le plus souvent, qu’un journalisme de recel, pour ne pas dire de délation.