Patrice Carvalho n’est pas vraiment un petit nouveau à l’Assemblée nationale. Quinze ans après un premier mandat, cet élu communiste a retrouvé, le 17 juin, son siège dans la 6e circonscription de l’Oise. Cette fois, l’ancien ouvrier mécanicien a remisé au vestiaire le bleu de chauffe qui l’avait fait remarquer lors de ses premiers pas au Palais-Bourbon en 1997. “Je ne regrette rien, dit-il. J’étais le seul ouvrier qui entrait à l’Assemblée nationale.”
(…) Au PCF, on ne se presse pas pour donner son téléphone. Et on redoute d’avance ses prises de position. “Ce n’est pas le signe de modernité et l’image du Front de gauche que l’on veut donner”, dit un de ses collègues du groupe. Car, si M. Carvalho a suivi ses camarades, en s’abstenant comme eux dans le vote de confiance au gouvernement, il n’en sera pas toujours ainsi. Il a promis, par exemple, pendant sa campagne, de combattre le droit de vote des étrangers aux élections municipales si ce texte arrive un jour devant l’Assemblée.
Pour expliquer son choix, il accuse un lobby des “associations musulmanes”, avant d’enchaîner sur “les dames qui ont des foulards sur la tête et qui ne parlent pas français”. “Ce sont ces gens qu’on veut faire voter ? Pour moi, l’intégration ne se fait pas par le vote, mais en parlant la langue et en participant à la vie collective”, soutient-il.
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Autre sujet qui risque de s’avérer délicat : le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. “Avec le pacs, ces gens sont protégés, avance-t-il. Un mariage, c’est entre un homme et une femme.” Et pour ceux qui en douteraient encore, Patrice Carvalho enfonce le clou : “Je ne serai pas un député godillot.”
Le Monde
(Merci à Joyeux Luron)