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Ils sont six à être venus de France pour démarrer un trafic de drogue en Suisse et se lancer dans le cambriolage. «Le Matin Dimanche» a pu rencontrer Talel, l’un des coupables, aujourd’hui en prison. Et l’une de ses victimes.
(…) «Le Matin Dimanche» a pu rencontrer l’un de ces cambrioleurs qui ont violenté Lahodovets une nuit de novembre. Son nom? Talel A. Son histoire, banale, est celle d’un groupe de jeunes qui commencent par chaparder une pomme et finissent derrière les barreaux.

L’histoire d’une course folle, des banlieues de Nice aux quartiers zurichois, qui a mené ce Français tout droit à la prison de Lenzbourg.

Sa carrière de voleur a commencé dans la cité de L’Ariane, près de Nice. Agé d’à peine 13 ans, le petit Talel s’éclipse du domicile familial la nuit, rencontre des copains et vole son premier scooter. «Rien de plus simple, raconte-t-il, assis dans la salle des visites de la prison. Il faut juste sortir le bon câble, appuyer sur le kick et voilà!» Avec l’argent, il s’achète des Nike et un ensemble Lacoste.
Après le lycée, il se met à chercher du travail, en vain. Il passe quelque temps dans l’armée puis quitte le Sud pour l’Alsace en s’installant à Saint-Louis, près de Bâle. Il déniche finalement une place au service bagages de l’aéroport de Mulhouse, pour 1300 euros par mois.
C’est là que tout bascule: il est arrêté en Suisse début 2008 et soupçonné de vol à main armée. L’enquête conclura qu’il a été accusé à tort, mais il a perdu son emploi. Par contre, quand on l’arrête une seconde fois en 2008, le vol et le recel sont tous deux prouvés par la justice suisse. Il est renvoyé en avion vers Paris et tombe sous le coup d’une interdiction de séjour en Suisse – dont il dira plus tard ne pas avoir eu connaissance.
Il semble que, depuis 2007 déjà, germait dans son esprit le «business model» de ses futurs méfaits: piller des plantations illégales de cannabis pour se faire de l’argent. L’idée lui semble brillante, car qui va se plaindre à la police d’un tel cambriolage? Lorsqu’il revient à Zurich en toute illégalité, à l’été 2009, il a 22 ans.

Là, il entre en contact avec un groupe de Français originaires d’Afrique du Nord.

Certains ont un permis de séjour en Suisse, d’autres, comme lui, sont clandestins. L’avocat de Talel dira aux juges, pendant son procès: «Ils étaient tous dangereusement persuadés que les autres étaient les seuls responsables de leur misère.» (…)
Le Matin

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