Depuis 2005, la grande distribution commercialise des livres islamiques, dont le Coran. Cette année, chez Géant Casino, on les trouve entre la charcuterie et les légumes.
Ramadan 2012 – 1433. Depuis 2005, Al-Bouraq, distributeur et maison d’édition d’obédience chiite, déploient ses gondoles de livres islamiques dans plusieurs enseignes de la grande distribution. (…)
C’est ainsi qu’à chaque ramadan Carrefour – qui fut la première enseigne à nouer ce partenariat avec Al-Bouraq –, mais aussi Casino, accueillent avec intérêt les gondoles de la maison d’édition parisienne.
Le paradoxe, c’est que Carrefour a pendant des années refuser d’assumer sa stratégie commerciale en préférant évoquer les saveurs orientales plutôt que le ramadan. « Stricte neutralité », disait-on.
« Le groupe Carrefour observe une stricte neutralité par rapport aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, et respecte ainsi l’ensemble de ses clients et de ses collaborateurs sans distinction aucune. »
source : Carrefour invente les livres islamiques non religieux, Coran compris (1)
Et pourtant, voici ce que dans le même temps les clients de Carrefour pouvaient acheter.
En islam, la science est sacrée. Les savants ont un statut particulier. Le savoir qu’ils détiennent leur confère en effet une certaine aura. D’aucuns font autorité depuis des siècles. Il n’est pas une librairie qui ne commercialise leurs ouvrages, ni une mosquée, pour les incontournables, qui ne les possèdent.
S’agissant du Texte, le Coran, sa présence dans les enseignes de grande distribution fait polémique.
Le musulman fait preuve d’une particulière déférence à son endroit, si bien qu’il accomplira ses ablutions avant même de le toucher et évitera de le manipuler s’il ne s’est pas purifié.
Difficile dans ces conditions d’accepter aisément que le Coran puisse se trouver tel un vulgaire ouvrage parmi les livres de cuisines dans un magasin Carrefour.
On découvrait pourtant en 2009 à la lumière d’un témoignage, celui de Marie, lectrice d’Al-Kanz, que la grande distribution palliait l’absence de librairie musulmane dans certaines régions de France. Marie racontait en effet qu’elle s’est convertie après être tombée sur le Coran chez Carrefour. (…)
Al Kanz