Selon Sadou Diallo, maire de Gao au Mali, qui lançait un appel à l’aide à la France sur Rtl, c’est le Qatar qui aide les extrémistes religieux sévissant au nord du Mali, pays en passe de devenir l’Afghanistan de l’Afrique du Nord. (…)
La polémique sur le rôle tenu par l’émirat du Qatar dans cette montée en puissance des groupes islamistes radicaux a commencé en juin.
Sur la base d’informations de la Direction du renseignement militaire français, le Canard Enchainé affirmait que l’émir du Qatar avait livré une aide financière aux mouvements armés qui ont pris le contrôle du nord du Mali.
Parmi ces bénéficiaires, le Mujao qui retient en otage sept diplomates algériens depuis le 5 avril dernier. Selon les rapports des renseignements, le Qatar aurait surtout des visées sur les richesses des sous-sols du Sahel. C’est pour cette raison qu’il «subventionne» les mouvements djihadistes au Sahara, s’il ne les arme pas directement.
Récemment, quatre membres de l’organisation humanitaire du Croissant rouge du Qatar arrivés à Gao ont déclaré à l’Afp: « Nous sommes venus à Gao (nord-est) pour évaluer les besoins des populations en matière de santé et de fourniture en eau et en électricité. Nous allons repartir très bientôt pour revenir avec le nécessaire». Ces humanitaires qataris seraient arrivés par voie terrestre en provenance du Niger et leur sécurité est assurée par le Mujao.
«De la même façon que le Qatar a fourni des forces spéciales pour entraîner une opposition à Kadhafi, on pense qu’un certain nombre d’élément des forces spéciales qataries sont aujourd’hui dans le Nord Mali pour assurer l’entraînement des recrues qui occupent le terrain, surtout Ansar dine», affirme Roland Marchal, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de sciences-politiques à Paris (Ceri).
Pour Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité à la Dgse française
«le Qatar finance partout et généreusement tous les acteurs politico-militaires salafistes (c’est le cas du groupe Ansar Dine), dont la branche la plus enragée des Frères Musulmans,
hostiles à la famille Saoud (et bien sûr au chiisme) mais aussi aux régimes ‘‘laïcs’’ et nationalistes arabes susceptibles de porter ombrage aux pétromonarchies». (…)
Kapitalis