L’Europe est déjà déstabilisée par la crise de l’euro. Récession oblige, son image ne cesse de se dégrader dans l’opinion : 52 % d’opinions favorables en 2007, dans les 27 pays membres ; à peine plus de 30 % aujourd’hui. Elle n’avait pas besoin d’un autre coup porté à son image – celle d’un astre déclinant.
La voilà pourtant affectée d’un mal nouveau et contagieux qu’elle ne devrait pas tolérer, sauf à perdre encore un peu plus de son sens et de sa pertinence.
Il a un nom : la régression de la démocratie chez certains des membres de l’Union issus du bloc communiste. Cela a commencé il y a deux ans en Hongrie avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de Viktor Orban. C’est maintenant au tour de la Roumanie de violer sinon la lettre, du moins l’esprit des traités fondateurs de l’Union.
A Bucarest, le coupable n’est pas la droite, comme à Budapest, mais la gauche. Le gouvernement socialiste de Victor Ponta vient de se livrer à une manière de “coup d’Etat légal” des plus inquiétants. (…)