(…) Pour l’entrevue, Mme Partapuoli arrive tout de même sans garde du corps, plutôt avec son mari originaire de Gaza. Elle est porte-parole de l’Antirasistisk Senter, groupe voué à la lutte contre le racisme.
Son organisme, qui fonctionne principalement grâce à des subventions gouvernementales, gère autant des programmes très concrets d’aide à l’emploi que des campagnes publiques contre le racisme.
Actuellement, une campagne propose aux musulmans d’inviter leurs voisins ou toute autre personne qu’ils ne connaissant pas à venir prendre le thé chez eux. Même le ministre des Affaires extérieures y a participé.
«L’extrémisme de droite est très rare en Norvège», affirme-t-elle en entrevue dans son bureau du centre d’Oslo, où le visage multiculturel de la ville rayonne. Il est faux de croire que le crime d’Anders Breivik serait symptomatique d’un courant xénophobe violent caché. «Un groupe d’extrémistes – la Ligue de défense de la Norvège – a organisé une manifestation la semaine dernière dans le sud du pays. Ils étaient 40, on était 1000», explique-t-elle.
La vraie question, poursuit-elle, c’est ce qu’on doit faire avec ces cas isolés. On les laisse s’exprimer librement?
On se fie à cette croyance norvégienne voulant que lorsqu’on laisse les trolls sortir, ils s’évaporent au soleil? Ou alors on fait tout pour que leurs idées ne circulent pas et n’encouragent personne d’autre?
En Norvège, il n’existe aucune loi contre la littérature haineuse. Est-ce une bonne chose que les extrémistes se sentent seuls et attaqués, et jamais écoutés? (…)
Mme Partapuoli rappelle qu’avant le 22 juillet dernier, certains sondages montraient l’islamisme parmi les principales sources d’inquiétude des Norvégiens, avant le réchauffement climatique. (…)