De même qu’il n’y a pas d’Art, de Science ou de Culture Noirs qu’on peut concrétiser en des entités homogènes, le monde noir reste un terme sujet à caution. Ce n’est pas nier l’Afrique et sa place dans l’histoire, mais plutôt tâcher de l’aborder autrement qu’avec des mots-containers. Il y a d’abord une épistémologie douteuse :
le monde noir serait alors une manifestation idéologique, pour utiliser le terme du philosophe allemand Jürgen Habermans.
L’exemple le plus marquant aura été sans conteste, dans le monde francophone, le courant de la Négritude, au milieu du XXème siècle avec Léon Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor et bien sûr Aimé Césaire. (…)
Dans le trimestriel (d’octobre 2011) La Revue Littéraire du Monde Noir est posé la question à l’écrivain lauréat du prix Kourouma 2010, Emmanuel Dongola, à savoir « « Est-on porteur de quelque chose de différent en tant qu’écrivain noir ? ». Dongola répond :
« C’était vrai il y a 30 ou 40 ans. Mais aujourd’hui, beaucoup de mes collègues ne veulent plus être appelés ‘écrivains africains’, il veulent être appelés ‘écrivains’ tout court.
Pour eux, parler d’écrivain africain, c’est malgré tout une limitation…comme si on vous mettait dans un ghetto. (…) Je pense surtout que si le livre que j’écris est bon, il transcendera mon origine africaine et sera lu dans le monde entier ».
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