Au soir des législatives, les socialistes se félicitaient du score des “élus de la diversité”. C’est quoi, les “élus de la diversité” ? Un nouveau groupe parlementaire ? Après les intrigants DVG (divers gauche) et DVD (divers droite), qui compliquent les demi-camemberts des soporifiques soirées électorales, aura-t-on droit aux DD (divers divers), voire aux DD-DVG et aux DD-DVD ?
Nos présentateurs télé s’en arracheraient leur permanente… Nous qui croyions avoir élu 577 députés divers, avec chacun son ADN, comme 7 milliards d’êtres humains !
Pourquoi Kader Arif (10e circonscription de la Haute-Garonne, né à Alger) est-il marqué “élu de la diversité”, et non Manuel Valls (1re circonscription de l’Essonne, né à Barcelone) ? Question de couleur de peau, mais… chut !
Comme l’a dit lui-même l’un de ces élus de la diversité : “C’est un peu réducteur comme qualificatif, non ?” Et puis il y a les “minorités visibles”. A quand des “élus de la visibilité” ? S’il y a des minorités visibles, c’est qu’il y a des minorités invisibles, non ? Vous en connaissez beaucoup ? Celle des bosons de Higgs ? Au moins, il n’y a pas encore matière à créer un groupe parlementaire…
Oui, la couleur de peau, c’est réducteur.
La politique française a un problème avec les immigrés noirs et maghrébins, et même avec leurs enfants et petits-enfants, souvent des métis. Au fait, les métis, ils sont plus noirs que blancs ou plus blancs que noirs ? Et si on leur demandait leur avis ?
Les droites de la droite se servent du mot “immigré” comme d’un épouvantail. Aussi, même la gauche n’ose plus l’utiliser, ou alors dans un sens sécuritaire – en associant dans un même ministère l’Intérieur et l’Immigration, ce qui n’est pas le cas chez nombre de nos voisins, par exemple l’Espagne et l’Allemagne. (…)
Courrier International