Le soir de la fête de la musique, le 21 juin rue d’Alsace-Lorraine, un jeune homme commande un verre de bière. Mehdi Sahraoui, 27 ans et frère de Jimmy Toitot, s’empare du verre. Le jeune homme aurait alors répliqué : « Oh la la, attends, c’est notre bière ». Pour cette phrase qui n’a rien d’agressive, « il a eu trois incisives cassées » rappelle son avocat, en plus des multiples plaies au visage dont il a été gratifié.
C’est qu’après cette modeste phrase informative, Mehdi Sahraoui a vu rouge. « J’étais fortement alcoolisé » livrait-il les circonstances de ses gestes disproportionnés. […] Les coups sont semble-t-il, venus des deux frères, mais aussi des renforts pas présents dans le box des prévenus.
Les dents cassées, l’oreille abîmée, le cuir chevelu entaillé, le jeune homme est secouru, presque exfiltré, chez un commerçant de la rue d’Alsace-Lorraine. En sang, il attend les secours pour souffler un peu.
Les policiers, qui encadrent la manifestation de manière plus appuyée qu’à l’ordinaire, arrivent sur ces entre-faits. Et veulent calmer le jeu. Mais les deux frères semblent galvanisés. « J’ai vu mon frère en sang, j’ai flippé », poursuit Mehdi. « Jimmy contournait le dispositif pour aller en découdre avec le commerçant » se rappelle le policier. Dans la seconde, Jimmy Toitot lui saute dessus. Les coups de coude aux cotes ne parviennent pas à décourager le jeune homme qui serre le cou du fonctionnaire. Tandis que celui-ci commence à manquer d’air, ses collègues qui maintiennent le cordon sanitaire pour protéger la première victime, se rendent compte qu’il faut porter secours à leur camarade.
[…] Mehdi calcule vite. Il indique « octobre » à son comité de soutien à l’audience, terme probable des quatre mois ferme dont il écope. Jimmy ne dit rien. Lui a pris un an ferme.