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Quatre élus franco-marocains, membres de l’association ANELD (l’Association Nationale des Elus Locaux pour la Diversité), ont passé 5 jours au Maroc. Ils ont fait le déplacement spécialement de France, sur invitation du Premier ministre Abdelilah Benkirane pour rencontrer ministres, parlementaires et leaders des partis politiques. Leurs inquiétudes : le lien de la diaspora avec le Maroc et la perte d’identité marocaine des franco-marocains.

Je suis à la fois un élu français mais je suis aussi un citoyen marocain. (Mohammed Hakkou, élu de Gonesse)
«La grande peur qu’on a aujourd’hui c’est qu’on voit cette 2 et 3ème génération s’essoufler et se demander ce qu’elles vont aller faire dans leur pays d’origine alors que leurs parents vivent en France. La perte d’identité aujourd’hui des MRE (Marocains résidant à l’étranger) est une véritable catastrophe à double sens dont le Maroc doit prendre conscience que ce soit sur l’aspect identitaire que sur l’aspect économique.» déclare Fadoua Ghazouani, adjointe au Maire de Mantes la Jolie à la Jeunesse et les Sports. […] «On ne veut pas seulement être des vaches à lait pour notre patrie mais on veut aussi être des citoyens et participer à la vie politique du pays. On veut créer des lobbys et influer lorsque la France traite avec le Maroc et ce que nous demandons aujourd’hui est d’avoir un soutien du Maroc», affirme Wahiba Zedouti, élue à Saint Ouen.
«Quand vous avez Nicole Bricq [ministre française du Commerce extérieur] qui vient signer des contrats avec le Maroc, c’est tout de même incroyable de ne pas avoir un seul élu franco-marocain dans son avion. Le Maroc a une diaspora mais ne l’utilise pas pour protéger ses intérêts.», interrompt Salem Fkire. «L’Algérie impose d’avoir des franco-algériens dans son avion lorsque des hommes politiques ou hommes d’affaire se déplacent en Algérie pour signer des contrats. Le Maroc, lui n’impose rien et personne !» […] «On veut être considéré comme des Marocains à part entière et pas entièrement à part ! Quand je reçois des administrés d’origine marocaine dans le cadre de mes permanences à la mairie, ils me parlent de leur problématique au niveau local. La plupart savent que je suis d’origine marocaine et juste après notre entretien, j’enlève ma casquette d’élu de la République et on se met à parler des problèmes liés au Maroc. […] Donc si je peux à mon niveau et en toute modestie permettre de faciliter les relations entre les MRE et le Maroc, c’est un gain de temps considérable», explique de son côté Mohammed Hakkou, conseiller municipal dans la ville de Gonesse située dans le Val d’Oise.
yabiladi

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