Les «chibanis», les immigrés de Lampedusa, les accords de «gestion concertée» et la liberté de circulation ont été au cœur des doléances présentées au président Marzouki par les associations de l’immigration maghrébine en France. Communiqué…
Une délégation maghrébine de dix associations des luttes démocratiques et des droits de l’Homme en France a été reçue le mercredi 17 juillet 2012 par le président de la république tunisienne, monsieur Moncef Marzouki, à l’occasion de son voyage officiel en France.
La délégation lui a fait part de ses quatre préoccupations majeures actuelles.
La première concerne les immigré(e)s âgé(e)s («chibanis» et «chibanias») plus particulièrement. Ces personnes sont de fait «assignées à résidence», avec des pensions de retraite de misère, aggravée par des contrôles discriminatoires dont elles font l’objet. Le pire, une clause des conventions bilatérales de la sécurité sociale entre les États des pays d’origine et l’État Français entérine le contrôle qui subordonne l’ouverture et le maintien des droits aux allocations non contributives que stipule le droit français, dès lors que les immigré(e)s retraité(e)s passent plus de six mois hors de France.
Le second point concerne le lien entre immigration, développement et démocratie; il est nécessaire de dissocier les politiques de gestion des flux migratoires de la question du développement.
Les accords appelés de «gestion concertée» signés entre la France et certains États des pays d’origine instrumentalisent l’aide publique au développement pour servir les intérêts de la France et de l’Union européenne, notamment par l’expulsion des sans papiers. (…)