un groupe de salafistes a tenté d’intimider les fidèles chrétiens du village de Madjen dans la commune de Fréha. L’affrontement a été évité de peu grâce à l’intervention des villageois qui se sont interposés.
Selon des sources locales, hier matin, soit dans la matinée du vendredi, au village de Madjen dans la commune de Fréha, un groupe de salafistes a tenté de fermer l’église dans laquelle se recueillaient environ une soixantaine de fidèles chrétiens.
Les salafistes ont tenté d’intimider les fidèles en leur ordonnant de quitter les lieux et de fermer l’église. Les salafistes se sont très fortement confrontés aux chrétiens réunis dans cette église.
L’affrontement a été évité de justesse grâce à l’intervention des habitants du village qui sont venus s’interposer. Ces derniers ont exprimé leur rejet de toute agression contre les villageois chrétiens.
Ils ont exprimé par-là leur soutien à la communauté chrétienne de leur village. « Nous, nous sommes musulmans mais nous respectons la liberté de culte conformément à l’Islam kabyle pratiqué par nos aïeux. Notre Islam est profondément laïque et respectueux de toutes les religions » nous déclare un citoyen sur place. « Il n’est pas question que les pratiquants d’une autre religion que l’Islam soient agressés chez nous ».
Certains membres du village soupçonnent l’Etat de « sous-traiter les groupuscules de salafistes pour empêcher toute pratique du culte chrétien ».
Il est à rappeler que plusieurs églises ont été fermées par les pouvoir publiques sous prétexte qu’elles n’étaient pas agréées.
Ce qui est le cas, comme pour beaucoup d’autres, de cette église. Un membre de l’église du village de Madjen s’indigne de cette flagrante injustice quant à la libre pratique du culte : « depuis quand la liberté de culte se pratique avec autorisation et agrément? » s’indigne-t-il.
Il est à noter que les salafistes sont de plus en plus présents et offensifs dans les villages de Kabylie. Les imams traditionnels kabyles ont quasiment tous été « remerciés » par les autorités religieuses algériennes qui les ont remplacés par des imams formés dans la capitale. (…)