Un article du JDD fait le bilan sur l’Aide médicale d’Etat (AME) et s’étonne que certains fassent un lien entre cette aide et l’immigration clandestine. Il conclut que finalement le coût de l’AME, 588 millions en 2011, soit 0,3% des 160 milliards de la branche maladie de la Sécurité sociale, «est à relativiser».
Concernant le VIH, une pathologie qui concernerait un tiers des bénéficiaires de l’AME, 94% des séropositifs auraient découvert leur maladie après leur arrivée en France, selon une étude du Comité Médical pour les Exilés (Comede) réalisée en 2009.
Dans leurs diatribes contre la suppression de la franchise de 30 euros pour les bénéficiaires à l’Aide médicale d’Etat (AME), plusieurs responsables de droite font le lien entre AME et immigration. Qu’en est-il vraiment ?
«Un appel d’air à l’immigration», disait Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Immigration puis de l’Intérieur. Un «vecteur du tourisme médical», surenchérit Dominique Tian, député UMP. «Nous avons en France le système le plus généreux de toute l’Europe (…) qui crée un véritable appel d’air», répétait vendredi Gilles Carrez, le président UMP de la commission des finances. Le terme revient constamment et a été repris dans l’hémicycle jeudi soir lors du vote de la suppression de la franchise de trente euros pour les étrangers sans papiers bénéficiaires de l’AME.
Pourtant, tous les étrangers en situation irrégulière n’ont pas l’AME. Son obtention est soumise à plusieurs critères – identité, résidence, revenus -, qui doivent être prouvés. […]
Des études tendent à montrer que l’immigration thérapeutique reste marginale. Selon une enquête menée par Médecins du Monde auprès de 1.218 sans-papiers en Europe, rapportée par l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), seuls 6% citent la santé comme l’un des motifs de migration. […]
Le JDD