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Une jeune femme de 26 ans raconte de l’intérieur l’organisation du travail dans un centre de rétention, où elle a atterri par hasard comme intérimaire.

Astrid (son prénom a été modifié), 26 ans, s’est inscrite dans une boîte d’intérim pour boucler ses fins de mois. Très vite, l’entreprise lui propose de travailler comme « hôtesse d’accueil » dans un centre de rétention administrative (CRA), en région parisienne.
Dans cet établissement fermé, les sans-papiers peuvent être retenus 45 jours. S’il ne s’agit pas tout à fait d’une prison – en tout cas sur le plan administratif –, le lieu n’est pas anodin pour qui y travaille : privés de liberté, les « retenus » doivent demander l’autorisation pour tout, même si leurs chambres ne sont pas fermées à clé le soir. Astrid y travaille de temps en temps, depuis deux ans. Pour ne pas perdre cette source de revenus, elle préfère éviter de donner trop de détails. (…

« Chez Gepsa, les salariés sont presque uniquement des femmes d’origine étrangère. Certaines d’entre nous parlent arabe avec les retenus, et heureusement. Même si nous ne sommes pas censées le faire : “On est en France, on parle français !” [Elle rit.]

Elles gagnent le smic. En intérim c’est beaucoup mieux payé : environ 90 euros par jour. (…)
Rue 89

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