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Par Michel Tarrier à propos de son livre : “L’agroterrorisme dans nos assiettes

Comment le monde paysan s’est laissé pervertir par celui des affaires, au détriment de la santé publique et de l’environnement. Un portrait peu flatteur de l’agriculteur et de sa logique de mort. Un impitoyable règlement de compte avec les paysans voyous.

En rage contre l’agriculture mercenaire des industries chimiques et contre le paysan bourreau des animaux, j’ai écrit ce livre l’automne dernier. Après quelques batailles avec “les censures”, il vient de paraître.

Chaque jour, chaque fois que vous ingérez un aliment, une boisson, vous risquez de contracter un cancer. L’agriculture et son complice capitaliste l’agro-alimentaire nous tuent à petit feu. C’est probablement le plus grand scandale du troisième millénaire.

« J’ai autrefois craché le sang à la suite de traitements chimiques avec lesquels j’empoisonnais moi-même les autres… Tout le monde sait que les produits chimiques sont cancérigènes. » 30 juillet 1972, 20 h, première chaîne de télévision, le présentateur Philippe Gildas relate le congrès international de la défense de la Nature, tenu à Fleurance (Gers), dont le maire était alors l’illustre Maurice Mességué.

Le monde agricole ne va guère apprécier cette dénonciation et le rejet, pour première fois global, de ses pratiques spécistes et pesticidaires : cruauté envers les animaux, consommateurs pris pour des cobayes et chaque fois plus exposés aux empoisonnements chimiques (dont les exploitants agricoles sont eux-mêmes les victimes kamikazes !), détérioration de la qualité biologique des sols, gestion courtermiste et éminemment capitaliste alors que l’agriculture demande évidemment une démarche respectueuse dans un souci d’avenir.

La FNSEA, vecteur de l’horreur agricole française, cherchera à interdire la publication.

Ce livre est dédié aux animaux non-humains qui souffrent plus et davantage depuis l’avènement de l’agriculture industrielle et de son corollaire l’élevage concentrationnaire, ainsi qu’aux victimes humaines des produits agricoles pétris de résidus chimiques. Mais pas seulement.

Je le dédie aussi à la pétro-tomate sans saveur, au poivron en deuil de son sol, à la pomme de terre aux gènes de poulet, de phalène, de virus et de bactérie, au maïs aux gènes de luciole, de pétunia, de blé, de scorpion, au riz aux gènes de haricot, de pois, de bactérie et d’humain, à la fraise-melon et au melon-fraise ou kiwi, à la banane empoisonnée, à l’abricot qui ne mûrira plus, à la cerise qui pourrit rien qu’en la regardant. Et à tous les « fruits » de notre antimonde aux terroirs perdus.

Alors, les futurs cancéreux que nous sommes, avant de passer à table, feraient désormais mieux de se souhaiter “bonne chance” que “bon appétit” !

S’il est plus question que jamais de faire payer les pollueurs, il serait grand temps de présenter la facture qui revient aux gangsters de l’agrotoxique.

L’agroterrorisme dans nos assiettes dit très fort ce que tout le monde pense tout bas !

Un portrait peu flatteur d’une certaine agriculture et de sa logique de mort. Des terres exploitées au risque de les détruire irrémédiablement, des pesticides qui provoquent maladies et dégénérescences, des semences protégées par des brevets qui correspondent à une privatisation du patrimoine naturel, des animaux dont les mauvais traitements se retrouvent jusque dans nos assiettes, etc.

La liste est longue des dérives et dangers que l’industrie agroalimentaire a imposés et contre lesquels nous n’avons guère de défenses. Les algues vertes empoisonnent les plages bretonnes, les plaines américaines voient leurs terres surexploitées partir dans des tempêtes toujours plus nombreuses, et les malformations et cancers touchent les riverains de cultures intensives, partout dans le monde.

Consommateurs et paysans sont en définitive tous victimes, même si certains, à force de jouer aux apprentis sorciers ou de fermer les yeux sur ce que l’industrie leur imposait, ne peuvent prétendre ne pas savoir, ne pas connaître les risques.

L’auteur dénonce, en étayant son propos par des exemples concrets, et après avoir lu ce livre, nous ne regarderons plus du même œil le steak dans notre assiette ou la fraise sur notre tarte.
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